Aujourd’hui, les Etats-Unis publient les constructions de logement. Cet indice, qui mesure la variation du nombre de nouveaux immeubles résidentiels dont la mise en chantier a démarré le mois même, influence particulièrement le forex étant donné que la devise américaine réagit à la hausse ou à la baisse en fonction de l’écart entre la valeur actuelle et la valeur du consensus. Alors que le mois dernier, 846 000 logements ont été mis en construction, ce mois-ci c’était 896 000. On constate donc indéniablement une hausse de l’activité immobilière, illustrant la confiance des américains en l’avenir puisqu’il s’agit d’un investissement important pour les ménages. Le seul bémol sur le chiffre est que l’on attendait plus de 900 000 édifices. A cette légère contrariété, l’euro s’est apprécié de 0.0025 dollar.
Les mouvements sur le dollar se sont surtout produits hier aux alentours de 14h30, suite à une série d’annonce. Pour commencer, le discours de Mr Bullard annonce qu’une fin du QE3 américain entraînerait éventuellement une déflation dans l’économie américaine. Les passions se déchaînent alors, et suivirent les chiffres les plus importants du moment: non, il ne s’agit pas de l’inflation qui s’est révélée conforme aux prévisions (0.2%) mais bien des chiffres du chômage américain. Alors que 335 000 chômeurs étaient attendus, tout comme le mois dernier, 15 000 chômeurs ne se sont pas présentés. Il va sans dire que le chiffre est clairement haussier pour la devise américaine: sur ces seules annonces, l’euro cédait 0.72% de sa valeur à la devise américaine.
Mais voilà, la journée n’est pas finie! Le rapport de la Treasury International Capital parait une demi-heure à peine après les événements. Il s’agit d’un indicateur qui mesure la différence entre les actifs étrangers détenus par les américains et les actifs américains détenus par les étrangers. Tandis que l’on attendait un chiffre positif de 31.3 milliards de dollar, on découvre un chiffre de -66.9 milliards de dollars! Enfin, pour achever le nuancé portrait de l’Amérique, on découvre une production industrielle identique à celle du mois précédent (une variation de 0%). L’indice FED de Philadelphie vient enclencher la puissante correction des cours dès 16h: l’euro reprend 1.08% face au dollar.
Suivre le rythme de ces publications est riche d’enseignement: d’une part, beaucoup se focalisent uniquement sur les indicateurs d’inflation et d’emploi puisque la FED arbitre sa politique sur ces deux variables. Mais ces dernières variations de la paire montrent qu’il faut aussi considérer les autres indices qui ont également leur importance. En l’occurrence, le niveau du dollar est plus bas qu’avant la publication de ces bons chiffres du chômage!