Ces derniers mois, la gauche du parti socialiste se met en quête d’une relance écologique et sociale. Le terme important dans ce plan est évidemment relance. A vrai dire, si une relance est souhaitée, c’est bien pour entraîner une croissance économique de sorte que les revenus engendrés par l’imposition croissent. “Il faut un plan de relance” déclare même le FMI. Les prévisions du Fonds chiffrent le déficit français à 3.9% d’ici la fin de l’année contre 4.8% en 2012. Pour citer la directrice du FMI, Christine Lagarde, “d’ici la fin 2013, le gouvernement aura réalisé aux deux tiers l’effort entrepris en 2011 pour stabiliser les déficits. Etant donné ce bilan et le caractère toujours hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l’ajustement”. La France irait donc trop vite. Les politiciens ne manquent d’utiliser ce rapport annuel du FMI pour obtenir un plan de relance.
Le FMI n’est pas pour autant dans la même optique que la gauche de la gauche. Dans les faits, il attend de la France non plus qu’elle pratique une politique de rigueur à travers la hausse des impôts, mais bien qu’elle entreprenne de gérer davantage ses dépenses de sorte à ce que ces impôts ne viennent pas casser la reprise économique nouvelle. En outre, il souhaiterait des réformes structurelles (les fameuses!) afin d’assouplir les marchés rigidement français (est visée notamment la réforme des retraites). Il faut bien souligner que dans le même temps, le chômage ne cesse d’augmenter, mais l’indicateur est à double tranchant: il peut à la fois indiquer un empirement du marché de travail tout comme il peut indiquer une amélioration dans le sens où ce sont des individus qui s’en étaient retirés qui reviennent sur le marché du travail.
De son côté, la gauche du parti socialiste réclame une relance dans la sens classique du terme: un investissement important de l’Etat qui stimulerait les moteurs de la croissance (consommation et investissement) via un mécanisme de multiplicateur. En outre, la dépense initiale serait rapidement remboursée aux vues des rentrées fiscales plus importantes à venir. Evidemment, ce genre de pratique keynésienne a des défauts. Tout d’abord, l’Etat investit à la place d’autres entreprises, si bien qu’il les empêche de fonctionner idéalement et n’investiront éventuellement à où il aurait été moins rentable. En outre, l’instabilité des décisions politiques fiscales de ces derniers temps entraîne un manque de confiance en l’avenir : il y a une insécurité de l’épargne développant des effets ricardiens.
En bref, entre une sortie trop accélérée et dangereuse pour l’économie et des changements trop important qui se révéleraient inefficaces en vue de la psychologie des populations, il paraît indéniable qu’il n’est pas simple d’administrer un pays! Quoiqu’il en soit, il devient de plus en plus pressant de remettre en question l’exceptionnel modèle social français : nous ne sommes plus dans les années 1970!