
Le feu vert des banques centrales
Un temps, les boursicoteurs avaient cru que l’ère de l’argent facile était fini. Cependant, lors de son témoignage devant le Congrès américain, Janet Yellen a sans ombrage confirmé qu’elle va maintenir le positionnement très accommodant de la banque centrale américaine. Mieux, elle a même laissé la porte ouverte à une augmentation potentielle des rachats d’actifs.
La Réserve Fédérale américaine n’est cependant pas la seule à agir dans le même sens puisque les autres banques centrales de la Triade ne sont pas en reste. Avec un taux qui reste proche de 0%, la Banque du Japon a fait sienne les politiques monétaires quantitatives et pourrait, selon nos prévisions, renforcer son dispositif d’ici 2015 face à l’échec partiel de ses objectifs.
La Banque Centrale Européenne, dans un registre proche, a aussi misé sur les mesures de stimulus avec l’abaissement récent de son principal taux directeur et, nouvelle surprenante, la possibilité évoquée par certains membres du directoire de l’institution de mettre en oeuvre un programme de rachats d’actifs afin de soutenir une reprise très poussive sur le Vieux-Continent.
Les banquiers centraux sont actuellement encouragés dans leurs stratégies car la paire de leur crainte, c’est-à-dire l’excès de liquidités entraînant une forte inflation, est loin de se matérialiser. Pour ainsi, certaines régions, comme la zone euro, font plutôt face à une déflation.
Mais ce positionnement monétaire n’est pas sans effet sur l’évolution des taux de change forex. Rétrospectivement, cela s’est traduit au cours des années récentes par une tendance de fond à la vente pour certaines monnaies, comme le yen japonais, le franc suisse, et dans une moindre mesure le dollar américain dans le cadre de stratégies de carry trade. Au-delà du monde du forex puisqu’il a aussi pu s’agir d’acheter grâce à ces monnaies à faible taux d’autres actifs financiers, comme des actions.