Le vrai-faux problème de la déflation en Eurozone
Les risques liés à la déflation sont bien connus. En créant des attentes de baisse des prix, les consommateurs sont incités à reporter leurs achats. En conséquent, la demande agrégée a tendance à diminuer, accentuant la pression à la baisse sur les prix. Par ailleurs, étant donné que la dette privé et la dette publique sont fixées nominalement, le déclin constaté des prix engendre un alourdissement en termes réels de la dette. Autrement dit, alors que les prix en baissant font chuter les revenus du secteur privé et de l’Etat, le service de la dette dans le même temps demeure le même. De fait, une proportion accrue des revenus est allouée au service de la dette, ce qui oblige la diminution des dépenses de biens et services. Avec pour effet l’accentuation du cycle déflationniste à l’oeuvre.
Ce mécanisme est-il à l’oeuvre de nos jours dans l’Eurozone? C’est la question que tout le monde se pose depuis la publication des dernières données de l’inflation pour décembre. Sur ce mois, l’inflation a une nouvelle fois ralenti avec un niveau de 0.3% soit 0.8% sur un an. Si la déflation ne parait pas encore avoir eu d’effet direct sur la demande agrégée, la consommation restant solide dans de nombreux pays de l’Union, la déflation par la dette mise en lumière il y a plusieurs décennies par Irving Fisher est indiscutablement à l’oeuvre.