Décryptage: François Hollande peut-il réussir son pari économique?
En France, la réduction du coût du travail est telle l’hydre de Lerne de la mythologie grecque. On a beau mettre un terme au débat, il revient régulièrement, avec encore plus de force, sur le devant de la scène économique et politique.
L’initiative récente de François Hollande vise à confirmer la mise en oeuvre d’un politique de l’offre, qui avait déjà été évoquée en 2012, mais dont les contours restaient jusqu’à présent flous. La première réaction des marchés financiers fut positive: la France poursuit son engagement à mener des réformes vigoureuses alors que le pays est souvent montré du doigt par les commentateurs comme l’Homme malade de l’Europe, en écho aux propos tenus au sujet du Royaume-Uni il y a de cela plusieurs décennies.
Toutefois, une fois l’annonce passée, de nombreuses questions demeurent, dont beaucoup restent encore en suspens nonobstant les quelques éclaircissements donnés au cours d’une nouvelle conférence de presse hier.
Plusieurs commentaires sont à formuler.
Premièrement, le tournant libéral ou social-démocrate annoncé ne doit pas en aucune façon être exagéré. Plus qu’un choix idéologique, c’est surtout le pragmatisme qui l’emporte. Au cours des dix huit derniers mois, la politique économique du gouvernement a été jugée avec amertume, sans réels effets significatifs. Surtout, après l’échec de l’objectif de l’inversion de la courbe du chômage, François Hollande n’avait d’autre choix que de proposer de nouvelles mesures. But principal: restaurer la confiance en montrant aux entreprises et aux ménages que l’action et la volonté politiques ne sont pas que de vains mots.