Lundi, le gouverneur de la
banque centrale du Canada a prononcé un discours mettant l’accent sur la question du pétrole en Alberta. Il s’est principalement tourné vers cette région car c’est elle qui a été la plus durement touchée par la chute des prix du pétrole.
Même si la déclaration du gouverneur n’a pas causé de forts remous sur la
devise canadienne et le
marché des changes, elle constitue un bon résumé de la situation passée et actuelle de l’économie du pays.
Pourquoi les prix du pétrole se sont-ils effondrés ?
Selon le gouverneur Poloz, les prix du pétrole ont chuté à cause de l’augmentation de l’offre. Il attribue cela en grande partie aux Etats-Unis, qui depuis leur entrée sur le marché, n’ont cessé d’accroitre leur production. Cette dernière atteint même 4,2 millions de baril par jour en 2014 soit environ la totalité de la production canadienne en un an. Concernant la chute de la demande, le gouverneur l’impute au ralentissement économique de la Chine et de l’Inde. Les deux pays restent cependant encore une source de demande importante et le problème ne devrait pas se reproduire trop souvent maintenant qu’ils se développent tous deux à un rythme, certes plus modéré mais sans doute, plus durable.
Qu’a fait la BoC jusqu’à maintenant ?
Malheureusement, la banque centrale canadienne ne peut pas vraiment faire grand chose pour stabiliser les prix du brut. Seul le secteur privé peut intervenir et il a encore du mal s’ajuster aux chocs de l’offre. Cette situation pourrait, en plus, encore durer longtemps. La BoC peut donc simplement aider à faciliter la transition. Elle l’a d’ailleurs déjà fait cette année en abaissant à deux reprises ses taux d’intérêt et en menant une politique monétaire résolument plus accommodante.
Poloz a également souligné le fait qu’il n’interférait pas sur les taux de change flottants, comme peut le faire la Suisse par exemple. La valeur du dollar canadien est donc tombée dans les bas fonds lorsque les prix du pétrole ont chuté.