Investing.com – La Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux de référence mercredi alors qu’elle mettait spécifiquement en garde contre les dommages causés à la confiance et à l’économie par les différends commerciaux en suspens.
«Si les sources de modération semblent être multiples, les tensions et les incertitudes commerciales pèsent lourdement sur la confiance et l’activité économique. Il est difficile de distinguer ces effets de confiance d’autres facteurs défavorables, mais il est clair que les perspectives économiques mondiales seraient soutenues par la résolution des conflits commerciaux », a déclaré la BdC dans son communiqué.
La plupart des analystes ne s’attendaient à aucun changement, après le ralentissement de la croissance du produit intérieur brut du Canada, qui a atteint 0,1% au quatrième trimestre, soit sa pire performance en deux ans et demi.
Ces données montrent que les dépenses de consommation ont crû au rythme le plus lent depuis près de quatre ans, que le logement a chuté au maximum en une décennie, que l’investissement des entreprises a fortement reculé pour un deuxième trimestre consécutif, tandis que la demande intérieure a enregistré sa plus forte baisse depuis 2015.
La BoC a noté que le ralentissement à la fin de 2018 était « plus marqué et plus généralisé » et a admis que l’économie sera plus faible au premier semestre de 2019 qu’elle ne l’avait prévu en janvier.
Avant la décision de mercredi, le gouverneur de la BoC, Stephen Poloz, avait indiqué que, si le marché du travail canadien affichait de la vigueur, il craignait que les incertitudes entourant les politiques commerciales mondiales, en particulier entre les États-Unis et la Chine, ne freinent les investissements au Canada et ailleurs.
Un sondage mené précédemment par le Wall Street Journal auprès de 10 traders en valeurs mobilières du gouvernement canadien avait révélé qu’une majorité croyait que la BoC augmenterait les taux une seule fois cette année, soit en octobre ou en décembre.
Dans les perspectives de mars pour les banques centrales mondiales, les analystes d’ING ont indiqué que la BoC avait récemment assoupli son ton hawkish. Ajoutant que l’économie canadienne était toujours fondamentalement solide et qu’ils s’attendaient toujours à au moins une hausse de taux cette année, voire deux.
En fin de compte, le résultat dépendra de l’interaction entre le ralentissement du marché immobilier, les développements commerciaux entre les États-Unis et la Chine et les prix du pétrole, l’une des plus importantes exportations du Canada, a déclaré ING.