Investing.com – Pour les traders obsédés par la création d’emplois en tant que reflet du marché du travail américain, la publication ce vendredi du rapport mensuel sur l’emploi (NFP) a constitué un message sombre pour l’économie américaine.
Cependant, de l’avis des analystes, il n’y a pas de quoi s’inquiéter :
«Oui, seulement 20 000 emplois ont été créés en février, mais s’il vous plait, ne commencez pas à paniquer à propos d’une récession. Un mois ne marque pas la tendance », a déclaré Heidi Shierholz, directrice de l’Institut de politique économique.
Elle a expliqué que les conditions climatiques rigoureuses ont contribué à la faiblesse de l’emploi en février avec une faible croissance des emplois dans les secteurs de la construction, de la restauration et des hôtels.
James Knightley, économiste international en chef chez ING (AS:INGA), a également remis en question le rapport de vendredi. « Alors que l’économie américaine est clairement confrontée à des vents contraires, ce rapport semble très étrange dans la mesure où il contredit totalement d’autres éléments tels que les indices de l’emploi ISM, le rapport ADP (PA:ADP) et le nombre d’emplois de la NFIB », a-t-il déclaré.
En tout état de cause, une longue expansion du marché du travail américain a permis de rapprocher l’économie du plein emploi, ce qui réduit mécaniquement de plus en plus les possibilités de créations d’emplois.
Cela commence d’ailleurs à se faire sentir dans la croissance des salaires, que la Fed surveille de près parmi d’autres facteurs pour décider de la possibilité d’une hausse des taux au second semestre.
Les salaires horaires moyens ont augmenté de 0,4% sur le mois de février, dépassant les prévisions d’une hausse de 0,3%, et de 3,4% sur une base annualisée, son niveau le plus élevé depuis 10 ans.
Au final, bien que l’écart négatif entre les créations d’emplois de février et ce qui a avait été prévu par le consensus, les chiffres du rapport NFP d’aujourd’hui n’ont pas de quoi alarmer. Les traders ne sont d’ailleurs pas dupes, comme on le voit sur le Dollar, qui a affiché une brève réaction initiale baissière, avant d’annuler l’essentiel de sa baisse.