Marko Kolanovic, responsable mondial de la recherche quantitative macroéconomique chez J.P. Morgan, et l’un des analystes quantitatifs les plus réputés, a fournit des raisons aux investisseurs de ne pas forcément voir l’inversion de la courbe des taux comme un signal négatif.
Dans une note d’analyse publiée hier, il a en effet rappelé aux investisseurs que le phénomène, bien qu’il soit considéré comme un indicateur fiable de récession, tend également à annoncer une période de forts rendements pour le marché boursier.
«Historiquement, les marchés boursiers ont eu tendance à produire les rendements les plus élevés au cours des mois et des trimestres qui ont suivi une inversion de la courbe des taux. C’est seulement après environ 30 mois que le rendement du S & P 500 est retombé au-dessous de la moyenne », a-t-il déclaré.
On soulignera cependant que cela n’a toutefois pas empêché les marchés boursiers US de nettement chuté vendredi après l’inversion de la courbe des rendements.
Pour rappel, l’inversion de la courbe des taux signifie que l’écart de rendement entre les bons du Trésor à 3 mois et les bons du Trésor à 10 ans est devenu négatif.
Cette inversion de la courbe des taux est souvent considérée comme un signe que les investisseurs s’aperçoivent que la croissance sera plus lente, ce qui justifierait des taux plus bas.
Mais surtout, les inversions de la courbe de rendement se sont historiquement révélées être un indicateur fiable de la récession, précédant les contractions d’un an ou plus. Les économistes de la Fed de Cleveland ont d’ailleurs noté que les inversions de la courbe des taux ont précédé les sept dernières récessions, et qu’historiquement, on ne relève que deux exemples contraires, en 1966 et 1998.