Investing.com – Le vice-Premier ministre Matteo Salvini, fort de score satisfaisant aux élections européennes, a déclaré qu’il consacrerait désormais toute son énergie à changer les « règles anciennes et obsolètes » de l’Union Européenne et l’a vivement critiquée face à la perspective de sanctions contre l’Italie.
Le leader du parti de droite Ligua, la force dominante de la coalition au pouvoir suite à une victoire décisive lors des élections au Parlement européen de dimanche, a déclaré à la radio RTL (DE:RRTL) 102.5 qu’il attendait de voir si Bruxelles proposait une sanction face à l’échec de l’Italie à maîtriser sa dette.
La procédure de la Commission européenne porterait sur l’incapacité de l’Italie à maîtriser sa dette, ce qui pourrait conduire à une sanction de 3,5 milliards d’euros selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg.
Salvini a notamment critiqué le principe même d’une amende, alors que le pays doit déjà faire face à d’importantes dépenses, soulignant notamment le système de santé en manque de personnel.
« Toutes mes énergies seront consacrées à changer ces règles anciennes et obsolètes, » adit Salvini. « S’ils le veulent, les dirigeants peuvent s’asseoir autour d’une table et, en 15 jours, rédiger de nouvelles règles mettant l’emploi au centre des préoccupations, et non de petits chiffres – le nouvel indice du bien-être doit être le taux de chômage. »
Soulignons que la décision de l’UE de sanctionner l’Italie pourrait s’inscrire dans le cadre du processus régulier de contrôle budgétaire de l’UE, très probablement le 5 juin, et marquerait une escalade de tension entre Rome et Bruxelles au sujet du budget, un sujet qui avait déjà largement ébranlé les marchés fin 2018, avant que l’Italie n’évite les sanctions grâce à des promesses qu’elle ne parvient finalement pas à tenir, visiblement.
Ces inquiétudes se transcrivent sur le marché obligataire ce mardi, les investisseurs étant confrontés à la perspective d’une nouvelle impasse budgétaire. L’écart par rapport à la dette allemande de maturité similaire (le spread) a atteint 289 points de base, un plus haut de deux semaines.
Le CAC 40 et la paire EUR/USD restent par ailleurs sous pression en partie à cause de ces inquiétudes.