Bienvenue dans cette nouvelle incursion quotidienne au royaume impitoyable des devises, où chaque fluctuation semble être la résultante d’une crise diplomatique, d’une décision politique farfelue, ou simplement d’une envie irrépressible du marché de jouer les montagnes russes.
Aujourd’hui, le dollar américain se pavane comme un coq dans une basse-cour de devises affaiblies. Porté par un PIB trimestriel étasunien qui surprend agréablement les analystes avec une croissance annualisée de 3%, le billet vert déloge sans vergogne un euro déclinant, et fait plonger au passage l’or et l’argent, les valeurs refuges préférées des apôtres de la stabilité… Ha ha, comme si c’était encore possible\[1]\[5]. Pendant ce temps, la livre sterling et le franc suisse ne font pas mieux, abandonnant un peu de terrain face à cette tornade verte[1]. Côté dollar canadien, la Banque du Canada joue la carte de la détente monétaire, poussant le « loonie » à son plus bas en deux mois, ce qui en fait la dernière victime consentante de la vigueur américaine[3].
Mais attendez, ce n’est pas tout ! Dans les coulisses du grand théâtre géopolitique, le président ukrainien Zelensky, fidèle à sa politique du « pourquoi faire simple quand on peut réclamer un changement de régime en Russie ? », remet ça, appelant à confisquer les avoirs russes congelés pour financer la paix (ou la guerre – au choix)[2]. Il faut dire que la situation militaire et diplomatique entre Moscou et Kiev n’a rien d’un épisode Netflix divertissant, et ce climat continuellement tendu n’aide décidément pas l’Eurozone à retrouver un semblant de stabilité.
En France, pendant qu’on se demande encore comment conjuguer la diplomatie à l’ère du micro-onde rapproché, la stratégie indopacifique concentre le focus sur les Émirats arabes unis, parce que l’énergie et les ressources, c’est toujours plus sexy que les tractations parlementaires qui n’en finissent plus[4].
Alors, chers lecteurs, tandis que les marchés s’arrachent les cheveux sur les soubresauts du dollar et que la géopolitique joue au chat et à la souris, on se demande : si demain le dollar décidait de se mettre au yoga pour calmer ses ardeurs, qui serait assez courageux pour lui suggérer une retraite spirituelle ? Ou bien préfère-t-il continuer à faire le grand écart monétaire sous le regard amusé du reste du monde ?