Ah, les marchés des devises, cet étrange théâtre où le dollar flirte avec la crise existentielle, l’euro joue les équilibristes sous les projecteurs incertains, et le yen se demande toujours s’il doit faire la sieste ou s’agiter. Ce lundi matin, entre deux cafés, on observe un dollar qui dispute sa suprématie à l’idée même de stabilité : après un spectaculaire plongeon de presque 1 % face au yen la veille, le greenback semble en quête d’un sens à sa vie, ou du moins d’un support technique sérieux[1]. Pendant ce temps, l’euro remue ses petites cellules pour digérer une inflation plus coriace que prévue dans la zone euro[3], ce qui donne à la BCE de nouvelles raisons pour faire les gros yeux à François et à ses amis investisseurs.
Sur le plan politique, le panorama énergétique français, prometteur en théorie, vire à la comédie dramatique. La fameuse Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE 3), attendue avec impatience depuis juin 2023, se débat encore entre députés et ministres, cette fois-ci sous l’égide de la loi Gremillet. Le ministre Marc Ferracci voudrait jeter le décret sur la table immédiatement, mais Matignon préfère faire durer le plaisir et jouer au chat avec la suite[2]. Comme si la transition énergétique ne suffisait pas à faire transpirer les marchés, voilà que nos élus s’inventent un suspense digne d’une série Netflix, participations incluses.
À l’international, pendant que la Ligue arabe prêche le calme et la paix dans un conflit israélo-palestinien qui s’éternise, Wall Street montre quelques signes de faiblesse, corrigeant de près de 1 % à la guise des négociations commerciales et de la nervosité sur les droits de douane entre Washington et Pretoria\[3]\[4][5]. Résultat : un cocktail Molotov pour les devises émergentes, qui oscillent entre volatilité et apathie, telle une rockstar épuisée à son dernier concert.
En somme, on se demande si les traders ne feraient pas mieux de prendre un abonnement à une bonne télénovela politique française ou de s’inspirer du dernier épisode de “L’Énergie à la française : entre gadoue et gloire”, parce qu’à ce rythme, les marchés des devises ressemblent de plus en plus à un one-man-show d’improvisation politique.
Alors dites-moi chers lecteurs, à votre avis, si le dollar commence à sombrer dans une crise existentielle, l’euro à s’emmêler dans les fils électriques de la transition énergétique, et le yen à fuir le débat, qui restera encore debout à la fin du spectacle ? Est-ce que l’or, lui, a enfin passé un coup de fil pour sauver tout ce joli bazar ?
