Ce jeudi 4 septembre 2025, sur le front des marchés des devises, l’euro a décidé de faire preuve d’une humilité peu commune en plongeant sous la barre psychologique de 1,1650 face au dollar — un plongeon aussi spectaculaire qu’un plongeon raté dans une piscine hors saison[1]. Il semble que les investisseurs n’aient pas du tout apprécié les annonces de ralentissement des ventes au détail dans la zone euro, tandis que le dollar, lui, subit des doutes sur la solidité du marché du travail américain suscitant de nouvelles attentes de baisse des taux de la Fed[4].
Dans ce scénario digne d’une tragédie grecque, la Réserve fédérale américaine jouerait le rôle du héros coupable, prête à abaisser ses taux peut-être dès septembre, histoire de sauver l’économie de quelques pirouettes bureaucratiques[4]. Pendant ce temps, la zone euro attend fébrilement ses statistiques, comme un étudiant guettant ses résultats de bac — sauf que là, les prédictions ne laissent guère espérer de miracle[1]. La livre sterling, elle, subit sa propre décadence, flirtant avec ses plus bas en plusieurs semaines, preuve que la Grande-Bretagne a toujours du mal à digérer le Brexit post-coïtum\[4]\[5].
Sur le plan géopolitique, la Chine ne manque pas de pimenter la partie : le yuan, à contre-courant des tendances économiques timorées, s’apprécie face au dollar, signal évident que Pékin joue finement la carte diplomatique et monétaire dans son bras de fer économique avec Washington, tout en combattant l’« involution », ce fameux mot à la mode qui désigne la concurrence désespérée dont le pays a l’air de vouloir sortir à grands coups de stimulation de la consommation intérieure[6]. Qui aurait cru qu’une monnaie aussi « contrôlée » pouvait en fait être le plus subtil pion d’un échiquier mondial?
Quant à la Suède, fidèle à son image d’enfant calme de la classe, elle reste presque sagement à 2 % de taux directeur, donnant à l’EUR/SEK un petit sursaut technique mais sans vraie passion. Bref, si vous cherchiez une monnaie nerveuse, vous n’êtes pas au bon endroit ce jour[3].
En conclusion, chers lecteurs, le marché des devises nous offre un spectacle où le spectaculaire se mêle à l’ennui économique ordinaire. Entre une Fed prête à baisser ses taux « parce qu’il le faut bien », un euro qui chute avant même d’avoir pu séduire, et un yuan qui fait la leçon en coulisses, tout cela ressemble à un bal masqué où chaque danseur porte un masque d’incertitude financière.
Alors, à votre avis, dans cette farce monétaire internationale : le dollar va-t-il finir par jouer les premiers rôles ou rester dans l’ombre en mode « baisse de taux en sourdine » ? Et surtout, quelle sera la prochaine devise à s’inviter sur la scène, déguisée en surprise économique ?
À méditer en sirotant votre café — ou en pleurant le dernier euro qui file sous les 1,1650…