Bienvenue dans l’arène des devises où le dollar, ce héros mal-aimé, a décidé de s’offrir un plongeon vertigineux de 0,7 % à la veille de la conférence présidentielle de Jerome Powell. Avouons-le, voir le billet vert se prendre les pieds dans le tapis alors que tout le monde attend ses paroles est la définition même du suspense financier. Son indice Dollar se paie même le luxe de flirter avec son plancher annuel à 96,6, pendant que l’euro caracole à 1,1865, quasi euphorique face à cette glissade\[1]\[3].
Qu’est-ce qui explique cette glissade ? Curieusement, rien dans les fondamentaux économiques américains ne justifie ce déclin. Pas de croissance en berne, pas d’indicateurs effrayants. Non, c’est juste Jay Powell, le grand manitou de la FED, qui, après une pause de neuf mois, s’apprête à reprendre ses bonnes vieilles baisses de taux, ce qui – en toute logique économique – fait fuir les investisseurs étrangers. En clair, plus de dollars en circulation, moins d’intérêt pour les actifs en billets verts. Alors forcément, la demande se casse la figure\[1]\[3][6].
Pendant ce temps, sur la scène mondiale, la géopolitique ne se déride pas, surtout dans notre bon vieux continent. Nos leaders européens ont passé leur temps à discuter de la Russie et de ses frasques belliqueuses, avec la France envoyant trois Rafale en renfort sur le flanc est de l’OTAN pendant que l’Allemagne et le Royaume-Uni déploient leurs Eurofighters. Une belle démonstration d’unité face à une menace qui a récemment coûté la vie à plusieurs civils ukrainiens à Zaporizhia – rien que ça, et ça continue[2]. Ajoutez à cela le débat houleux autour de l’accord Mercosur qui, surprise, fait froncer les sourcils à nos présidents, par peur que ce pacte favorise… la Russie via ses exportations d’engrais. La politique internationale, ce grand carnaval de paradoxes.
La livre sterling, elle, joue les résistantes, malgré un recul modeste face au dollar et toujours des chiffres d’inflation à faire pâlir d’envie la Banque d’Angleterre. Oh, et puis Donald Trump est de retour pour une deuxième visite d’État cette année. Parce que pourquoi pas?[5]
En résumé, on a un dollar qui fait du toboggan parce que Powell hésite à garder ses taux stables, une Europe qui joue au Gendarme face à la Russie avec ses Rafales en bandoulière, et un Brexit-like qui continue de faire des siennes. Rassurez-vous, ce feuilleton vaut mieux que Netflix.
Alors, chers lecteurs, en attendant la conférence de Powell, surveillez vos euros et vos dollars comme le lait sur le feu. Et surtout, dites-moi : si le dollar était une star de télé-réalité, qui serait-il selon vous — Donald Trump pour le drame ou Macron pour les retournements de dernière minute ?