Bienvenue dans cette édition croustillante du marché des devises, où l’on observe des montagnes russes calmes et des rebondissements géopolitiques capables de faire pâlir un feuilleton Netflix.
Sur le plan strictement financier, le dollar américain joue les funambules sur le fil du rasoir, stabilisé à 99,57 sur son indice mais oscillant dangereusement après un long _shutdown_ (« fermeture ») gouvernemental américain qui vient enfin de prendre fin. Le vernis de stabilité est maintenu précautionneusement, malgré une probable baisse des taux d’intérêt par la Fed en décembre – en somme, le dollar continue de s’accrocher à ses petites chutes de popularité comme un ado à son premier téléphone démodé\[1]\[3]\[5]\[6]\[9]\[15][16]. L’euro, lui, rattrape un peu de terrain, flirtant à 1,16 dollar, fort des bonnes nouvelles d’un moral des investisseurs en légère hausse malgré une Allemagne un peu à la peine, et du calme plat causé en partie par un jour férié\[7]\[14]. L’Australien reste robuste, profitant de la tonalité restrictive de sa banque centrale, pendant que le yen se fait de plus en plus léger, flirtant dangereusement avec la barre de 155 face au billet vert, ce qui ravive les fantasmes d’une intervention japonaise – la Banque du Japon jouant au pompier pyromane\[1]\[3][15].
Sur le plan géopolitique, c’est du grand spectacle à Washington avec la Maison-Blanche qui décide de serrer la main – avec une certaine nonchalance – à un ancien djihadiste syrien devenu président intérimaire, histoire de tenter une stabilité au Moyen-Orient. Résultat ? On assiste à une recomposition des rapports de force, où l’on n’est jamais sûr si on joue aux échecs ou à la partie de poker menteur la plus cynique de l’histoire[2]. Pendant ce temps, COP30 s’installe à Belem avec son lot de bonnes intentions et de déclarations d’amour à un “Sud global” jamais aussi global dans sa capacité à rester au chaud sans trop changer les choses[4]. Et en France, disons que les commentaires politiques dans les cafés ont probablement remplacé le café lui-même, tant les débats sur la politique oscillent entre comédie absurde et tragédie grecque.
Pour conclure, comme un bon vin ou un bitcoin au goût amer, la devise la plus forte reste celle de l’ironie : la stabilité sur les marchés pourrait bien être la plus grande arme de diversion politique. Alors que l’on attend le vote final sur la fin du shutdown, on se demande si le vrai risque ne serait pas que nos gouvernements deviennent en effet _trop_ efficaces… ou pire, trop silencieux.
Alors, chers traders du dimanche, **laissez-moi vous demander** : à quand une intervention du FMI en direct sur TikTok pour rendre les marchés des devises enfin _divertissants_ ?