Bienvenue dans votre rendez-vous quotidien avec les montagnes russes du Forex, où la devise d’hier pleure sur la Dépêche du jour pendant que celle de demain tente de faire bonne figure sur l’échiquier mondial. Accrochez-vous, la valse incessante des devises n’a pas fini de vous faire tourner la tête.
Dans le rôle principal cette semaine, le dollar américain joue sa carte du cow-boy texan, menaçant à tout-va. Sur la scène sud-américaine, le real brésilien lutte pour garder la tête hors de l’eau face à cette menace : un tarif douanier de 50 % brandi comme un épouvantail à la veille du 1er août, menacé par Donald Trump – toujours prêt à transformer un différend commercial en western spaghetti[1]. Ça sent la vengeance pour Jair Bolsonaro, pris dans la tourmente judiciaire, qu’on dirait presque une saison 3 d’un feuilleton politique à rebondissements permanents.
Mais ce n’est pas tout, à l’autre bout du globe, la Thaïlande et le Cambodge jouent eux aussi la carte du drame, en pleine séquence “guerre froide tropicale” – ou plutôt chaude, à en juger par les affrontements qui durent depuis quatre jours[2]. Le bon Donald, jamais à court d’idées, a même tenté un rôle de médiateur avec ses “très bonnes conversations” sur Truth Social – qui ressemblent plus à du stand-up qu’à des négociations diplomatiques. Et cerise sur le gâteau, les droits de douane en menace font aussi trembler ces économies fragiles, ajoutant un soupçon de piment dans cette marmite géopolitico-économique.
En parallèle, la Chine observe tout ce cirque avec un stoïcisme confucéen : son renminbi reste stable, comme si la dépréciation attendue n’était qu’une petite caresse économique[3]. Mais grâce aux économies plus prudentes, on s’attend à ce que la devise chinoise glisse modestement jusqu’à 7,35 contre le dollar d’ici la fin de l’année.
Pendant ce temps, en plein cœur de l’Europe, les investisseurs gardent un œil dubitatif sur l’EUR/USD qui joue au yo-yo sans vraie tendance et sur les conséquences d’une industrie européenne confrontée à l’incertitude tarifaire et aux résultats contrastés des grands groupes [5].
La morale de cette chronique ? Que ce soit entre menaces tarifaires dignes d’un roman d’espionnage ou conflits territoriaux qui empoisonnent un coin du monde, les marchés des devises restent le reflet parfait de notre monde absurde et imprévisible. Alors qu’est-ce qui est le plus volatil : les monnaies ou nos dirigeants ? À méditer pendant que le real essaie de garder son calme avant l’orage tarifaire… Et vous, entre un dollar qui menace et un cambodgien qui combat, vous pariez sur quel exoticisme pour la prochaine crise monétaire ?