Bienvenue dans votre dose quotidienne de décryptage des marchés des devises — où l’euro fait semblant d’être un chevalier blanc, tandis que le dollar, lui, trébuche sur ses propres lacets.
Ce matin, l’**EUR/USD s’installe confortablement au-dessus de 1,15**, flirtant avec 1,1540, et le dollar américain montre quelques cernes bien visibles, plombé par des chiffres de l’emploi US dignes d’un épisode dramatique : +183 % de licenciements en octobre, la fête de l’intelligence artificielle a un prix, et ce sont vos collègues qui trinquent\[1]\[7]. Du coup, la Réserve fédérale semble hésiter entre un statu quo devenu improbable et un abaissement des taux qui fait fantasmer les traders — rien de tel qu’un suspense à la Dallas financière, sauf que là, ce n’est pas un cliffhanger mais un vrai stress pour l’économie mondiale.
Pendant ce temps, la Banque centrale européenne, fidèle à son rôle de maman prudente, s’est contentée de déclarations rassurantes sur « le niveau confortable » des taux, prenant soin de ne pas trop exciter les marchés, histoire d’éviter une révolution grecque sur le Vieux Continent\[1]\[7]. La livre sterling a joué les funambules, réussissant un rebond timide après avoir frôlé le plus bas de sept mois, un exploit à la hauteur du dernier coup de théâtre politique britannique, où la Banque d’Angleterre a évité de justesse la réduction de son taux\[3]\[5].
Sur le plan géopolitique, on assiste toujours au feuilleton sans fin de Gaza : Donald Trump, fidèle à son rôle de showman, promet qu’une « force internationale » débarquera « très bientôt » pour ramener la paix. On attend toujours cette force comme on attend un miracle de la météo à Paris : avec un optimisme suspendu à un fil\[2]\[4][6]. Pendant ce temps, Viktor Orbán négocie bonnets et gigantesques exemptions de sanctions à la Maison-Blanche, sous le regard médusé d’une Union européenne qu’il accuse de tramer « des plans de guerre ». Un peu comme si votre voisin venait vous rendre visite avec un lance-flammes sous le bras mais vous assurait vouloir juste emprunter du sucre[8].
Pour le trader lambda, cela signifie un cocktail de volatilité réduite… ou de stupeur face à un dollar qui prend ses jambes à son cou pendant que l’euro se pavane. Le marché se délecte de cette instabilité, avec des opérateurs plus curieux de savoir où le président Trump mettra ses pions géopolitiques que de prévoir le prochain chiffre du chômage.
Bref, si le dollar est aujourd’hui la star déchue d’une série à succès et les devises européennes jouent les diplomates prudents, on peut se demander si le marché des changes n’est pas en train de nous rappeler une vérité ancienne : la seule constante, c’est l’incertitude… et la mauvaise foi politique.
Alors, question aux fins stratèges improvisés : si l’euro devenait un super-héros au service de la stabilité systémique, quel nom ridicule devrait-il porter pour vendre du rêve à la BCE ? « Capit’Euron » ou plutôt « Euro-Monstre de la Taux-Crise » ? À vous de choisir !
