Bienvenue dans ce nouvel épisode palpitant où les devises mondiales jouent la valse hésitation – et vous pensiez que les relations internationales étaient plus stables ? Que nenni. Ce vendredi, le dollar US a décidé de faire la statue à 100,2 sur le $-Index, comme s’il méditait pour ne pas trop bouger face à un monde qui tangue. Le yen nippon, lui, a cru bon de plonger à 157,6 avant de faire un petit sursaut à 156,35, histoire de rappeler que même la devise la plus disciplinée peut avoir des crises existentielles\[1]\[5].
Sur le front de l’Euro, on observe un discret étiage vers 1,1515 face au dollar, pas franchement de quoi écrire à sa meilleure amie la Banque centrale européenne. Le franc suisse, fidèle à son rôle de coffre-fort, s’est légèrement replié (-0,2%) tandis que la livre sterling, ce héros qui aime faire preuve d’indépendance et de fierté (peut-être trop), grappille 0,25% face à l’Oncle Sam[1].
Pourquoi cette paralysie digne d’une poissonnière chère à Molière ? Le discours du patron de la Fed de New York, John Williams, n’a pas su enflammer les traders. Alors que ses collègues titillaient l’idée saugrenue d’un troisième assouplissement monétaire en décembre, lui, calmement, a joué la voix discordante, comme ce parent qui refuse de céder à la crise d’adolescence budgétaire en famille. Bref, le marché des changes attend des certitudes – qu’il n’aura pas tout de suite\[1]\[5].
Mais pendant que nos devises ronronnent, le théâtre géopolitique offre un spectacle qui ferait rougir Shakespeare. Donald Trump pose un ultimatum à Zelensky : accepte le plan de paix favorable à Moscou avant le 27 novembre, jour de Thanksgiving, sous peine de voir la partie continuer dans la douleur – ou pire, l’humiliation de perdre un partenaire clé, aka les États-Unis. Zelensky, fidèle au plaisir de la résistance dramatique, refuse ce cadeau empoisonné. Poutine, lui, trouve déjà ce plan « une base pour un règlement définitif » et menace calmement de poursuivre sa tournée des conquêtes. La diplomatie internationale, c’est devenu un remake de « Game of Thrones » avec un casting pas très glamour\[2]\[4].
Enfin, pour pimenter davantage le tableau, le sommet du G20 s’ouvre en Afrique du Sud sans Donald Trump, qui préfère probablement un bon burger américain à la promiscuité multilatérale. Ce retrait n’a pas empêché son plan pour l’Ukraine de faire la une, un joli rappel que même absent, on peut faire tourner la machine diplomatique à sa guise, dans un style « Fantôme de l’Opéra » version politique[8].
Alors que nos marchés sont secoués comme un vieux cocktail sans shaker, que l’USD fait sa crise d’identité, et que le G20 joue à cache-cache diplomatique, il reste une question cruciale à se poser : si la finance mondiale est un grand numéro de cirque, quel est exactement le rôle du clown dans cette farce ? Vous avez le premier ticket pour le spectacle, à vous de juger.
