Sur quoi porte le referendum italien ?
L’instabilité politique est aussi courante en Italie que les pizzas margherita ! Depuis 1945, le pays a connu pas moins de 60 changements de gouvernement. Actuellement, c’est Matteo Renzi, leader du parti démocrate, qui est premier ministre. Ce dernier est connu pour avoir une position progressiste sur les réformes politiques et économiques. Il préconise en ce moment un changement constitutionnel qui réduirait les pouvoirs du Sénat et redéfinirait les pouvoirs entre les institutions locales et centrales. Le parlement italien fonctionne actuellement sur une législature bicamérale, les lois, pour être entérinées, doivent être ratifiées par les deux chambres ce qui prend un temps considérable. Selon l’actuel premier ministre, un changement rendrait plus facile l’adoption de réformes importantes par le gouvernement. Plus encore, cela favoriserait la stabilité des gouvernements en permettant au premier ministre de bien exécuter son mandat. Les opposants au projet pensent quant à eux que de tels changements lasseraient trop de pouvoir au gouvernement car ils supprimeraient les contrôles et l’équilibre que le système bicaméral fournit.
Qui sont les « pour » ? Qui sont les « contre » ?
Matteo Renzi représente donc le camp des « pour ». Il a même laissé entendre qu’il pourrait démissionner si le non venait à l’emporter. Le camp des contre est actuellement représenté par l’ex premier ministre Silvio Berlusconi et un parti qui a gagné en puissance avec un positionnement anti UE, le Beppe Grillo. Renzi ne correspond pas vraiment au stéréotype du pouvoir puisqu’il est actuellement le plus jeune chef du G7 et qu’il a activement fait campagne pour des réformes agressives. Le vote du 4 décembre ressemble donc davantage à un vote de confiance qu’à un référendum. Actuellement, le non l’emporterait selon les sondages.
Si le non l’emporte, assisterons nous à un « Italeave » ?
Pas nécessairement. L’article 75 de la constitution italienne souligne le fait que le gouvernement ne peut tenir de référendum sur quelque chose liée aux traités internationaux. L’adhésion ou non à l’UE relève de ces traités, le gouvernement ne peut donc pas demander immédiatement un référendum.
Pour qu’un « Italeave » se produise, un gouvernement extrêmement anti UE devra gagner les élections à la majorité absolue, puis obtenir l’approbation des deux tiers des deux chambres pour entériner un changement constitutionnel qui faciliterait une sortie. Nous n’y sommes donc pas encore.
Qu’est-ce-que cela signifie pour les traders forex ?
Si la perspective d’un « Italeave » n’est pas aussi proche que cela, l’instabilité politique italienne ambiante n’est pas pour rassurer les acteurs du marché des changes concernant la monnaie unique. L’euro a déjà cédé beaucoup de terrain à ses principaux homologues quand la possible victoire du non et la potentielle démission de Renzi ont été évoquée. A ce stade, il est, cependant, encore trop tôt pour connaître réellement l’impact du oui ou de non sur les marchés financiers.