Hier soir, comme prévu, la Réserve Fédérale a frappé fort en espérant redonner confiance aux marchés et aux ménages américains. Son président, Ben Bernanke, a annoncé la baisse de 75 points de base du taux directeur de la Fed, soit une détente monétaire pour le moins drastique, mais néanmoins légèrement inférieure à celle attendue.
Cette nouvelle offensive a pour objectif de montrer la capacité de la banque centrale américaine à gérer la crise financière qui fait des ravages aux Etats-Unis après que des doutes sérieux aient commencé à circuler sur son aptitude à l’enrayer avec efficacité.
Ainsi, deux jours après l’annonce de mesures d’urgence, le taux de la Fed, celui des fed funds, s’élève à ce jour à 2,25%, soit son plus bas niveau depuis février 2005. Depuis la mi-septembre, la baisse cumulée des taux aux Etats-Unis a atteint 3 points.
En marge de la réunion de la Fed, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a reconnu dans un entretien à la chaîne CNBC que les Etats-Unis connaissent actuellement une période de difficultés aigues. Cependant, il s’est abstenu de prononcer le mot de récession afin de ne pas faire chuter davantage le dollar sur le marché des changes avant la décision de la Réserve Fédérale. Cet entretien s’inscrit toutefois dans la droite ligne de l’éditorial d’Alan Greenspan qui lui aussi s’est inquiété, encore plus ouvertement, de l’état de l’économie américaine.