Bucarest – Les démons de la Seconde Guerre mondiale ont ressurgi en Roumanie à la faveur de la commémoration des 125 ans de la création de l’Eglise orthodoxe roumaine.
Afin de fêter cet évènement, la banque centrale roumaine (BNR) a décidé d’émettre une série de cinq monnaies en argent ayant pour effigie les cinq patriarches qui l’ont dirigé de 1925 à 2007. Parmi eux, le patriarche Miron Cristea qui dirigea l’Eglise orthodoxe roumaine de 1925 à 1939.
Seul problème, ce dernier fut également Premier ministre de 1938 à 1939 et priva de la citoyenneté roumaine, durant son mandat, près de 37% de la population juive du pays, soit environ 225 000 juifs. Accusé d’antisémitisme, il a depuis été mis aux rebuts de l’Histoire.
Cependant, en créant cette pièce commémorative, la banque centrale mis sur le devant de la scène «un passé qui ne passe pas », pour reprendre le titre du livre de Conan et Rousso sur la période vichyste en France.
Suite aux protestations du Musée de l’Holocauste de Washington, soutenu par le département d’Etat, une commission a été mise en place afin d’étudier l’opportunité d’une telle émission commémorative.
Comme quoi, une simple pièce de monnaie peut raviver les pires démons de l’Histoire.