Le billet vert et la livre sterling finissent en forme sur le marché des changes alors que les devises jugées à risque, notamment l’euro et les dollars des antipodes, essuient les effets d’un retour de l’aversion pour le risque des investisseurs.
La monnaie uique européenne était encore pénalisée aujourd’hui par les déboires financiers et économiques de la Grèce et l’impact de la publication de l’indice ZEW hier. Dans ce contexte d’inquiétudes qui ne cesse de se renforcer vis à vis de l’euro, la monnaie unique a atteint un nouveau plus bas face à un dollar largement renforcé, à 1,4127 dollar pour un euro, soit un plus bas depuis le mois d’août 2009.
Le billet vert profite d’un retour de l’aversion pour le risque à cause des déclarations de responsables chinois. En effet, la commission de régulation bancaire chinoise a demandé aux banques de suspendre leurs prêts en janvier, ce qui fait craindre à de nombreux investisseurs un ralentissement de la croissance économique mondiale. Cette nouvelle intervient à un moment particulièrement délicat pour les investisseurs puisque la hausse des rendements obligataires chinois et le relèvement il y a une semaine du niveau des réserves minimales requises font craindre un resserrement des taux d’intérêt. Dans ce contexte, les valeurs refuge sont soutenues sur les marchés par les achats des cambistes, en l’occurrence il s’agit essentiellement du dollar américain et du yen.
En dépit de l’intervention du chef de la banque centrale britannique, Mervyn King, la livre sterling poursuit aujourd’hui encore son renforcement face au dollar et à l’euro. Les chiffres de l’inflation publiés hier avaient renforcé déjà l’hypothèse d’un relèvement monétaire. Ceux du chômage qui ont été publiés par le Bureau international du travail ont renforcé l’appétit des investisseurs pour la devise de Sa Majesté. En effet, le nombre de chômeurs sur les trois derniers mois a baissé de 7000, pour atteindre 2,458 millions. Certes, cette baisse est relativement faible mais dans le contexte crise au Royaume-Uni, ces chiffres ont été assez significatifs pour faire grimper immédiatement la livre sterling à un plus haut depuis la fin du mois d’août face à l’euro.
Enfin, la hausse du dollar a aussi eu des répercussions significatives sur le marché des matières premières, avec un net recul du cours du baril de pétrole aujourd’hui. En effet, le redressement du billet vert érode nettement le pouvoir d’achat des investisseurs pour les matières premières vendues en dollar, notamment le pétrole. En début d’année, le pétrole avait connu une phase de hausse à cause de la vague de froid sévissant en Europe et aux Etats-Unis, mais celle-ci s’apaisant, le pétrole a retrouvé son niveau de fin décembre.