La décision prise par le gouvernement travailliste de Gordon Brown de mettre en place une taxe exceptionnelle de 50% sur les bonus supérieurs à 25 000 livres sterling a provoqué un véritable choc dans la City.
Très rapidement, les banquiers se sont mis en ordre de bataille, menaçant ouvertement le gouvernement britannique de claquer la porte de la City en cas d’instauration d’une telle taxe. Une taxe similaire a également été jugée nécessaire par Paris, provoquant la désapprobation des traders. Toutefois, le remou est nettement moins important qu’à Londres en raison de la place particulière de cette ville dans le paysage financier européen.
La charge a commencé avec la banque d’affaires Goldman Sachs qui défraie la chronique depuis quelques mois. La banque a en effet clairement évoqué la possibilité de délocaliser une partie de ses effectifs à Madrid. Cette menace en a fait naître d’autres. Ainsi, le patron de JPMorgan n’a pas hésité, selon le Financial Times, à décrocher son téléphone pour joindre Alistair Darling et le menacer d’annuler l’installation du nouveau siège européen de la banque dans le quartier d’affaires de Canary Warf. Pour la banque HSBC, cette décision du gouvernement britannique a simplement accéléré la relocalisation des activités du groupe en Asie. Depuis plusieurs années, la banque cherche en effet à se recentrer sur les marchés asiatiques. Son patron a annoncé qu’il allait désormais s’installer à Hong Kong pour piloter le groupe.
Toutefois, une telle taxe, qui est encore au stade de projet, n’est pas sûre d’être mise en place. En effet, l’arrivée attendue des conservateurs au pouvoir après les législatives du printemps pourraient remiser ce projet dans les placards du Trésor britannique.