Chaos complet en Europe ! Les rumeurs ne cessent de circuler sur un éventuel sauvetage de la Grèce par l’Europe. Quid du Portugal, de l’Espagne voire de l’Italie !
L’éventualité d’une aide de l’UE à la Grèce semble se confirmer plus les heures passent. En effet, un sommet extraordinaire portant officiellement sur la crise économique et financière a été convoqué, prétexte pour officialiser une aide à la Grèce, évitant ainsi un recours au FMI. Même l’Allemagne, peu prompte à aider son coreligionnaire grec, semble avoir dépassé ses réticences.
Reste maintenant à savoir sous quelle forme sera cette aide. Plusieurs responsables politiques européens, dont le PS Jean Christophe Cambadélis, ont appelé la Banque Centrale Européenne à endosser le rôle de pourvoyeur de fonds pour la Grèce. Le leader du Parti Socialiste a affirmé que le seul moyen serait que l’institut d’émission rachète sur critères tout ou une partie de la dette du pays. L’hypothèse d’un sauvetage conduit par la BCE est corroborée par le retour précipité de Jean Claude Trichet pour assister au sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement. Toutefois, il convient d’être extrêmement prudent pour le moment puisqu’un responsable influent de la BCE, Ewald Nowotny, a infirmé l’hypothèse d’une aide de la BCE, arguant que « La BCE a un mandat clair. Nous avons une clause de non-renflouement claire ». De tels propos ont été tenus pas plus tard qu’hier et publiés par le site FT Alphaville, qui dépend du très sérieux Financial Times.
Quand bien même la Grèce serait sauvée, reste le cas problématique de la péninsule ibérique ! Que faire du Portugal et de l’Espagne ? Certes, la question de la dette des Etats devient presque une fable. Il est aussi question de l’Italie, certains analystes évoquant même le cas du Royaume-Uni. Aucun pays de la zone euro voire de l’UE n’est protégé. En fait, Bruxelles ne parviendra pas à rassurer les marchés tant que les pays européens ne se seront pas accordés sur un mécanisme clair d’aide aux pays en difficulté. Résoudre temporairement le cas de la Grèce ne permettra pas à l’euro de remonter. Au contraire, les inquiétudes demeureront. Seule une position claire de Bruxelles pourrait éventuellement restaurer la confiance des marchés. Cependant il est peu probable qu’un tel programme de crise soit présenté cette semaine. L’effritement de la monnaie unique européenne devrait donc joyeusement se poursuivre, faisant au passage le bonheur des industriels européens.