Le renforcement du billet vert sur fond de craintes concernant la solvabilité de la Grèce se répercute sur les réserves de devises de nombreux pays. Ainsi, pour le deuxième mois consécutif, la banque centrale d’Afrique du Sud a affirmé que ses réserves d’or et de devises ont diminué en janvier. Les réserves nettes ont chuté à 38,6 milliards de dollars contre 39 milliards de dollars au mois de décembre 2009. La hausse du billet vert s’est impacté sur les devises du marché des changes et notamment face à l’euro, le dollar gagnant près de 3,3%. Dans le même temps, l’Afrique du Sud a également subi les remous sur le marché de l’or, l’once d’or ayant chuté de 1,5% ce qui s’est répercuté sur la valeur des actifs détenus par la banque centrale. Pour l’instant, l’institut d’émission n’envisage pas d’augmenter son rythme d’achats de dollars afin d’enrayer la chute du rand sud-africain sur le marché des changes.
Du côté de l’Europe, les investisseurs du marché des changes sont toujours dans l’attente de la fin de la réunion des ministres des Finances de la zone euro. Les commentaires qui ont circulé en prélude de la réunion n’ont pas rassuré les acteurs du marché des devises. En effet, la BCE a demandé à ce que des mesures contraignantes supplémentaires soient mises en oeuvre par Athènes, ce qui a été refusé par le gouvernement grec. De retour de son voyage à Bruxelles, le Premier ministre grec a jugé l’action de l’UE très timorée. Il a appelé à un soutien sans ambiguité de l’Union Européenne à son pays, ce qui pourrait éventuellement avoir un impact positif sur les marchés. Pour l’instant, l’Espagne, qui est à la tête de la présidence tournante de l’UE, a laissé entendre que des discussions concernant un nouveau volet de mesures pourraient être abordées.
Les investisseurs du marché des devises s’interrogent depuis plusieurs jours sur les modalités du plan d’aide à la Grèce. En France, plusieurs idées ont circulé, notamment la mise en place d’un Fonds monétaire européen. Cette proposition ne devrait cependant pas déboucher sur quelque chose de concret, la population allemande n’appréciant déjà pas l’aide apportée par son pays à la Grèce. Un récent sondage a notamment mis en lumière qu’une majorité d’allemands serait favorable à la sortie de la Grèce de la zone euro, si cette option pouvait être réalisée.
Dans ce contexte, la monnaie unique européenne poursuit son repli face aux valeurs refuges. En fin d’après-midi, l’euro s’inscrivait à 1,3607 dollar contre 1,3629 dollar vendredi dernier à la clôture des marchés en Europe. La monnaie unique baissait également face au yen, à 122,45 yens contre 122,61 yens vendredi. Le cycle baisser de l’euro devrait vraisemblablement se poursuivre dans les semaines qui viennent.