Hier après-midi tombaient les chiffres de la confiance américaine. Le constat: les consommateurs américains sont extrêmement confiants puisque là où l’indice précédent indiquait 81 et que l’on attendait 79 aux vues de la semaine passée et des doutes instaurés, il s’avère que le chiffre actuel est de 81.5! La nouvelle a suffi à combler le gouffre EUR/USD qu’ont creusé hier matin les chiffres allemands. Cette nouvelle économique inattendue a été expliquée par Lynn Franco, le directeur des indicateurs économiques du Conference Board où a été annoncée la nouvelle. Les ménages avaient cédé au pessimisme en début d’année face aux réformes fiscales mises en place, et la hausse des impôts à payer en résultant. Cet effet est désormais passé, peut-être oublié grâce à la période estivale, et les Américains s’attendent désormais à une hausse de revenue. La publication se révèle ainsi un plus haut de deux ans et demi.
Mais si les américains ont confiance en l’économie et attendent ainsi une hausse de leurs revenus, peut-on légitimement penser un retour d’inflation? Jeudi dernier, le compte-rendu de la réunion du FOMC de Juillet a été publié. On y découvre notamment des discussions sur le Forward Guidance de la FED. Le point intéressant est que l’on sait que la FED décide de sa politique monétaire (ses taux et son quantitative easing) en fonction de la situation de l’emploi. L’amélioration de la situation de l’économie américaine doublée des extrapolations ont conduit Ben Bernanke à annoncer un retrait progressif débutant avant la fin de l’année, et plus spécifiquement en septembre. Ce plan a trouvé un soutien majoritaire de la Board des banquiers centraux américains, et certains se sont aventurés à dire que la situation actuelle du marché des changes est conforme à la réalité économique américaine. Or, c’est spécifiquement sur ce point que la majorité n’adhère pas, sans pour autant qu’aucun gouverneur ne justifie son point de vue.
Si une réduction du QE américain est quasi-programmée, plusieurs inconnues demeurent : quelle sera la mesure de cette réduction? Quelles en seront les conditions exactes? On parlait d’un seuil du chômage à 6.5%, un chiffre attendu par les cambistes du monde entier, mais il a été évoqué la possibilité de diminuer encore cette barre. Toutefois, ce serait attendre encore longtemps, et garder pendant ce temps un accès à l’argent facile profitant aux spéculateurs rassemblant des munitions. Le successeur de Bernanke pourra décider de suivre la voix d’Obama qui ne souhaite “pas de nouvelle bulle”, en coupant court à ce fine tuning.
En attendant, jeudi prochain, le chiffre du chômage aura probablement des conséquences fortes sur la volatilité tandis que certains traders commencent à regagner leurs postes. Organisez votre money management en fonction des événements ; la période risquée qui se profile doit vous inciter à systématiquement placer vos stop loss, d’autant plus que les volumes échangés sont faibles, donc potentiellement fragile à une brusque variation.