La bête noire des Etats-Unis en Amérique Latine, le président Hugo Chavez, a décidé hier de dévaluer pour la première fois depuis l’année 2005 le bolivar et d’instaurer parallèlement un double taux de change qui est destiné à favoriser les secteurs d’activité considérés comme prioritaires par les autorités.
Cette mesure intervient en fait à quelques mois des élections législatives de septembre. Au plus fort de la crise économique mondiale, le gouvernement venezuelien s’était toujours refusé à accepter une dévaluation de la monnaie nationale mais, semble-t-il, l’approche de ce scrutin électoral a fait changer d’avis les autorités. L’objectif clairement affiché par le gouvernement est de « freiner la hausse brutale du prix des biens importés ».
Pour ce faire, un double taux de change va être établi. Le premier concernera uniquement les importations des services publics et des secteurs prioritaires, comme la santé ou l’alimentation. Un taux de change de 2,60 bolivars pour un dollar américain devrait être mis en place, contre 2,15 bolivars pour un dollar de nos jours. Le deuxième taux de change, établi à 4,30 bolivars pour un dollar, concernera toutes les autres importations, c’est à dire l’automobile, le tabac, les boissons ou bien encore les produits chimiques et électroniques.
En établissant un taux de change différencié en fonction du secteur d’activité, les autorités espèrent freiner les importations qui sont jugées inutiles et favoriser les industries exportatrices, qui pourraient relancer l’activité économique après une année 2009 marquée par une récession de 2,9%.