Alors que la plupart des pays d’Europe Centrale et Orientale ont repoussé ultérieurement l’adoption de la monnaie unique européenne à cause de la crise, l’Estonie a affirmé maintenir son objectif de passer à l’euro le 1er janvier 2011. Cet objectif a d’ailleurs été corroboré par la Commission Européenne le 12 mai dernier.
Du fait de la crise économique et financière, la plupart des pays de l’ancien bloc soviétique ne peuvent pas prétendre à adhérer à la zone euro dans l’immédiat. La Pologne, qui apparait pourtant comme le bon élève de l’UE, a décidé récemment de repousser sine die l’adoption de l’euro. Deux facteurs poussent à la prudence : le premier est que du fait de la crise la dette souveraine de nombreux Etats a explosé et le deuxième est la prudence des dirigeants de l’Est face à une devise qui est chahutée sur les marchés et qui ne trouve pas toujours l’assentiment de la population, comme c’est le cas par exemple en République Tchèque.
L’obstination de l’Estonie apparait donc comme originale dans le paysage européen. D’ailleurs, cette obstination a été saluée par le commissaire européen chargé des questions économiques et monétaires, Olli Rehn, qui a affirmé que «c’est un signe de confiance dans l’euro. Personne ne souhaite en sortir, tout le monde souhaite y entrer ».
L’Estonie profite d’une situation très particulière, surtout pour les pays baltes qui ont subi de plein fouet la crise. En effet, le pays ne possède presque pas de dette publique, le déficit est limité à 1,7% du PIB en dépit d’une récession qui fut très importante, puisqu’elle est estimée pour 2009 à 15%. Grâce à une gestion politique efficace et un contrôle de l’inflation, le pays peut désormais prétendre entrer dans le club des pays de la zone euro.
Pour les huit autres pays candidats, ils devront probablement attendre encore quelques années, surtout afin que leurs finances publiques se ressaisissent afin de prétendre passer à l’euro. D’ici là, la devise européenne se sera certainement largement ressaisi face au billet vert.