Quelques jours après la mise sous surveillance de la note souveraine de la France, l’agence de Ratings Fitch a précisé l’impact probable d’une dégradation dans les prochains mois de la note du pays sur le FESF, dans un communiqué.
Très clairement l’agence de notation a souligné que le “AAA” attaché pour le moment au FESF (qui sera remplacé courant 2012 par le MES) dépend largement du maintien des notes de la France et de l’Allemagne qui sont actuellement notées “AAA”.
Cependant, en mettant sous perspective négative la note souveraine de la France, Fitch considère qu’il y a un risque légèrement supérieur à 50% d’abaissement de la note du pays dans un délai de deux ans. Plus concrètement, les marchés financiers ont déjà intégré une perte du triple “A” français et les responsables politiques du pays semblent aussi se résoudre à cette éventualité.
Si l’inquiétude vient notamment des perspectives de croissance, la principale raison qui pousse les agences de notation à mettre sous pression la France est qu’elles anticipent une prochaine aide au secteur bancaire qui est en proie à des difficultés d’accès aux liquidités, comme l’a d’ailleurs souligné hier le gouverneur de la Banque de France. Ce dernier a affirmé que la BCE va s’occuper de ce problème mais certainement trop tard pour les agences qui pourraient faire perdre à la France sa note courant janvier ou février.
La conséquence sera une perte du triple “A” du FESF, ce fameux vaisseau amiral mis en place par les européens et qui en l’espace de six mois s’est révélé être incapable de résoudre la crise, à tel point qu’il sera remplacé de manière précipitée par le MES. Mais, là encore, les bisbilles politiques s’en mêlent…