Le Brésil continue de renforcer les mesures prises depuis 2008 pour lutter contre la hausse de la monnaie nationale. Le gouvernement a ainsi annoncé qu’à partir d’aujourd’hui une taxe de 6% allait s’appliquer sur les emprunts et bons étrangers dont la maturité est de trois ans ou moins. Jusqu’à présent, cette taxe ne s’appliquait que pour les emprunts dont la maturité était inférieure ou égale à deux ans.
Cette nouvelle mesure fait partie d’un arsenal beaucoup plus vaste destiné à protéger le Brésil contre la forte augmentation de liquidité dans le monde. Parmi les autres mesures, on cite notamment le recours au fonds souverain pour acheter des dollars, les taxes sur les produits dérivés et surtout les nombreuses interventions de la banques centrale sur les marchés Spot et des contrats à terme.
S’adressant à des journalistes aujourd’hui à Brasilia, le ministre des Finances Guido Mantega a déclaré que “le gouvernement ne sera pas un observateur passif dans cette guerre des devises“. L’expression “guerre des devises” a été employée pour la première en automne 2010 par le gouvernement brésilien qui avait, alors, multiplié les initiatives pour lutter contre la hausse du real, devise très intéressante pour les investisseurs en raison des rendements importants qu’elle implique par rapport au yen, au dollar ou même à l’euro. Par ailleurs, le ministre a également averti de la volonté du gouvernement brésilien de prendre, à l’avenir, d’autres mesures complémentaires.
Suite à ces annonces, le real brésilien a chuté de 1.3% à 1.7174 pour un dollar, sa plus importante baisse depuis le 12 décembre. Les observateurs sont toutefois pessimistes sur le succès de cette nouvelle taxe, soulignant que son impact pourrait être très limité puisque la majorité des emprunts étrangers contractés par les entreprises du pays a des maturités habituellement beaucoup plus longues que trois ans.