L’euro et la livre sterling sont deux des devises les plus échangées sur le marché des changes. A ces deux devises, il convient évidemment d’ajouter le dollar américain. A eux trois, ils constituent la majeure partie des échanges qui ont lieu, sachant que les évolutions du dollar ont souvent pour conséquence d’influer sur celles de l’euro et de la livre sterling.
Suite au communiqué de la Réserve Fédérale hier, les marchés financiers ont vivement réagi. Hier, la monnaie unique européenne a connu un nouvel excès de faiblesse face au billet vert, atteignant son plus bas niveau en trois mois et demi, à 1,43 dollar. L’euro a surtout subi le contre-coup du calendrier de sortie de crise esquissé par la banque centrale américaine. A cela, il convient également de citer les déboires de la Grèce qui, en dépit de sa volonté fermement affichée à se relever, peine à convaincre les investisseurs. Ils restent en effet sceptiques sur la réussite des réformes annoncées par le gouvernement d’Athènes ces derniers jours. Une fois les fêtes de fin d’année finies, l’épisode grec, s’il ne s’envenime pas, devrait probablement moins peser sur le taux de change de l’euro.
Les récents déboires de la monnaie unique européenne ont en tout cas permis à la livre sterling de se redresser sur le marché des changes. En effet, après des mois de léthargie, la devise de Sa Majesté n’ayant que peu profité du retour de l’appétit pour le risque, la livre sterling semble se reprendre. Affichant une performance relativement stable, la devise britannique s’est consolidée récemment sur le marché des changes à la suite de bonnes nouvelles sur le plan économique (prix de l’immobilier, chômage, inflation) qui ont redonné un peu d’optimisme aux investisseurs.
Toutefois, le communiqué de la Fed pourrait changer la donne. En effet, plus la sortie de crise est en phase terminale, moins l’aversion ou l’appétit pour le risque vont constituer des signaux d’achats et de ventes sur le forex. Les taux d’intérêt devraient, dans les mois qui viennent, nettement influer sur la stratégie des investisseurs. Pour l’instant, aucune des principales banques centrales occidentales, à entendre la BCE, la BoE, la Fed et la Banque du Japon, ne sont disposées à relever leurs taux. Pour autant, la Fed a esquissé un calendrier de sortie de crise qui inclut notamment les mesures exceptionnelles prises au plus fort de la crise. Les analystes s’attendent à ce que la BCE suive la voie tracée par la Fed, en s’orientant vers la fin de ces mesures. En revanche, la Banque d’Angleterre devrait encore les continuer pendant longtemps, en raison de l’état de l’économie britannique, ce qui devrait considérablement enrayer le redressement de la livre sterling.