Une fois n’est pas coutume, la semaine qui vient de se terminer sur le marché des changes a mis sur le devant de la scène les banques centrales.
Excepté la banque de réserve australienne, qui a préféré opter pour le statut quo en début de semaine, donnant par réverbération un élan momentanée à la monnaie unique européenne, toutes les banques centrales ont une nouvelle opté pour un assouplissement monétaire.
Il s’agit notamment de la Banque Centrale Européenne et de la Banque d’Angleterre. Toutes deux ont décidé jeudi dernier une baisse d’un demi point de pourcentage, inscrivant ainsi leur taux d’intérêt respectivement à 1,5% et à 0,5%.
Avec un tel niveau, la Banque d’Angleterre ne devrait plus opérer, sauf cas de force majeure, une nouvelle détente monétaire, sachant que sa marge de manoeuvre est désormais étroite dans ce domaine. Afin de donner des gages au marché, la Banque d’Angleterre a toutefois souligné qu’elle allait mettre en marche dans les prochaines semaines un programme d’assouplissement quantitatif, idée déjà soumise par la Réserve Fédérale. Cette méthode consiste à injecter des liquidités dans l’économie afin de surmonter la crise. La première étape de ce programme devrait consister en un rachat pour 75 milliards de livres d’actifs avec de la monnaie fraîchement émise. Il semble en tout cas que la Banque d’Angleterre ait réussi à convaincre un peu les acteurs du marché des changes puisqu’à l’issue de la réunion de jeudi, la livre sterling s’affichait en hausse face à l’euro et limitait ses pertes face au dollar.
A l’inverse de son homologue anglaise, la Banque Centrale Européenne n’est pas pour l’instant dans l’optique d’une stratégie d’assouplissement quantitatif, sachant que sa marge de manoeuvre en matière de taux est encore conséquente même si Jean Claude Trichet a toujours rejeté l’hypothèse des taux zéro jusqu’à maintenant. Broyé entre une inflation qui poursuit sa baisse et une révision à la baisse des prévisions de croissance pour la zone euro, la monnaie unique européenne s’en sort en limitant la casse. Toutefois, l’exposition de la zone euro aux déboires de l’Europe de l’Est continue d’inquiéter les cambistes qui n’ont pas apprécié l’issue de la réunion de l’UE le week end dernier. En effet, en rejetant l’hypothèse d’un vaste plan d’aide aux Peco afin de privilégier une aide ponctuelle au cas par cas, les dirigeants de la zone euro ont envoyé un mauvais signal aux marchés qui se sont empressés de les sanctionner en faisant chuter les devises d’Europe de l’Est et dans leur sillage l’euro.
Seul le dollar continue de profiter de la forte aversion pour le risque sur le marché des changes en dépit des mauvaises nouvelles concernant une éventuelle faillite de General Motors ou encore la dégradation du marché de l’emploi.