L’idée circule de plus en plus dans les milieux européens. Alors que les agences de notation financière américaines mettent au pilori de nombreux pays membres de la zone euro, l’Europe réfléchit à la création d’une agence de notation qui serait placée sous l’autorité de la Banque Centrale Européenne.
L’objectif est clairement de contrer l’influence des trois grandes agences de notation qui dominent le marché, Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch. Les agences de notation ont pour rôle principal de noter les pays, ce qui a un rôle déterminant pour le refinancement de la dette dans de bonnes conditions. Cependant, voilà, de nombreux pays européens ont vu récemment leur note dégradée par les agences de notation. C’est notamment le cas de la Grèce qui pourrait, selon Standard & Poor’s voir sa note de nouveau dégradée d’ici à un mois.
L’Espagne et le Portugal ont aussi fait les frais des agences de notation. Les deux capitales n’ont d’ailleurs pas été très agréables avec ces dernières, Lisbonne les accusant notamment d’accentuer la pression sur les marchés et d’aggraver la crise.
Afin de contrer leur influence, les européens plaident de plus en plus pour la création d’une agence de notation propre à l’Europe, placée sous l’égide de Francfort. Certes, les agences de notation ont commis des erreurs, notamment dans le cas Lehman Brothers mais le risque de la création d’une agence placée sous l’autorité de la BCE est, qu’en cas d’erreur, la crédibilité de la banque centrale en prenne un coup. C’est notamment un tel problème qu’a pointé du doigt l’économiste Jörg Krämer qui travaille pour Commerzbank.
Il n’existe par ailleurs aucune certitude que Francfort soit mieux placé que les agences de notation actuelles pour noter la dette souveraine des Etats. Sans oublier le lien entre la banque centrale et les Etats de la zone euro soulève un problème d’indépendance en cas de notation de ces derniers par une agence placée sous la tutelle directe du Conseil des gouverneurs où siège les chefs des banques centrales membres de la zone euro.