Ce matin est un jour important pour les traders de la devise britannique. Le forex a d’ailleurs nettement réagi aux annonces faites ce matin aux alentours de 10h30. Outre le compte-rendu des meetings tenus à la Banque d’Angleterre le 31 juillet et le 1er août derniers, des chiffres significatifs de l’état de santé de l’économie britanniques ont paru. Pour commencer, comme la plupart des pays développés courent après l’emploi et combattent le chômage à travers des politiques monétaires, les chiffres du chômage sont primordiaux au trader du forex. Or, on a appris ce matin que tout va bien en Grande-Bretagne!
En effet, le mois dernier avait été excellent pour l’emploi avec une réduction pour l’de 29.4k demandeurs d’emplois. Tandis que l’on attendait une nouvelle diminution de 15k demandeurs, il s’avère que c’est le double: -29.2k! Attention toutefois au phénomène bien connu de la fonte du chômage estival qui réapparait en septembre et octobre. Une donnée moins polémique sur la consommation est également parue: les salaires moyens (primes incluses) ont augmenté d’en moyenne 2.1% (contre 2% attendus). L’euro cède 0.25% face à la livre sterling suite à ces annonces. Quant à la production manufacturière, elle avait progressé de 1.9% sur l’ensemble du mois de juin, outrepassant les prévisions les plus optimistes.
Pourtant, des questions émergent de cette reprise apparente, et rapide. Trop rapide selon certains. Pour relancer le secteur du BTP notamment, les autorités ont mis en place un programme “help to buy” visant à redresser la marché immobilier. Il se trouve que ce programme a très bien fonctionné puisque 25.000 prêts ont été accordés rien qu’en juin, soit une hausse de 30% par rapport au mois de juin précédent, selon les statistiques du Council of Mortgage. Si ces chiffres sont bons, ils sont aussi source d’inquiétude: une nouvelle bulle spéculative fondée sur l’immobilier pourrait succéder à la crise de 2008. A cette inquiétude, Mark Carney, le nouveau gouverneur de la Bank of England affirme surveiller de près les marchés.
L’Institut National de Recherche Economique et Sociale (NIESR) partage cette crainte d’une reprise britannique déséquilibrée. Selon cet institut, la croissance britannique actuelle, quoiqu’étant calculée à 1.2% pour 2013 et 1.8% en 2014, n’est pas désirable pour la Grande-Bretagne. Il est certain que Mark Carney, quoiqu’il veille au grain, continuera à adopter une politique pragmatique qui fait sa réputation tant que l’Euro-zone ne se redressera pas.