La Grèce est peut-être sauvée par Bruxelles, le tandem franco-allemand symbolisé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s’étant empressé de rassurer la presse sur l’issue du sommet, l’euro reste toujours à la traîne.
Le yoyo de la monnaie unique européenne sur le marché des changes aujourd’hui illustre parfaitement la perplexité des investisseurs sur l’avenir de la zone euro et, plus globalement, la manière d’affronter la dette des Etats.
L’euro a d’abord entamé la séance plutôt en mauvaise position, poussé à la baisse par les propos du président de la Commission Européenne José Manuel Barroso. Il a en effet appelé la Grèce à plus d’efforts. Effet direct sur l’euro qui décroche à 1,3714 dollar.
Heureusement, Angela Merkel, seule responsable politique de la zone euro à avoir l’écoute des marchés, a rattrapé le coup en rassurant immédiatement les investisseurs sur l’issue du sommet. Oui, en effet, comme le tout le monde l’assurait, l’Union Européenne ne laissera pas tomber la Grèce. Les marchés bruissaient depuis quelques jours à ce sujet mais ils avaient besoin d’une confirmation. Immédiatement, l’euro repart à la hausse. Pas pour longtemps toutefois puisqu’il décrochera vers midi aux alentours de 1,3708 dollar. Cette fois-ci, l’ancien Premier ministre portugais n’y était pour rien.
Le sauvetage de la Grèce n’a pas levé en effet toutes les incertitudes. D’abord, quid de l’aide de l’Union Européenne. Etant donné qu’Athènes n’a pas fait la demande d’une aide financière, sous quelle forme se traduira cette aide salvatrice de l’UE? François Hollande, interrogé lors de l’émission de France 2 « A vous de juger » a avancé l’idée d’un Fonds Monétaire Européen, qui fonctionnerait sur le modèle du FMI, appelant au passage à l’émergence d’un gouvernement économique européen, une proposition bien française qui semble être aussi bien partagée par la droite que par la gauche. Enfin, qu’en est-il de la péninsule ibérique? La démonstration de solidarité européenne à laquelle nous avons assisté aujourd’hui ne laisse rien présager concernant les dossiers délicats du Portugal et de l’Espagne. Bien que la situation soit moins catastrophique qu’en Grèce, la péninsule ibérique pourrait être un fardeau de longue durée pour la zone euro.
Enfin, l’agence Standard And Poor’s s’est invitée dans le débat aujourd’hui, à un moment assez inopportun, en s’inquiétant de nouveau d’un risque accru de défaut des Etats. Pour l’instant, aucun Etat n’a fait défaut cette année, excepté la Jamaïque. Cependant, la liste risque de s’allonger vu la situation budgétaire de nombreux pays. Des propos qui ne sont évidemment pas propices à rassurer les investisseurs.