Après avoir tendu la main aux partis politiques pour désigner un Premier ministre apte à diriger un gouvernement d’union nationale, le Général Sékouba Konaté, qui a remplacé au pied levé Mossa Dadis Camara après la tentative d’assassinat qui l’a visée, a décidé de mieux contrôler les mouvements de fonds qui entrent et sortent de la banque centrale du pays.
Le nouveau leader du pays souhaite que toutes les sorties de fonds soient désormais amplement justifiées afin, officiellement, d’éviter que le pays ne s’englue encore plus dans la crise économique. Jusqu’à présent, la junte au pouvoir a en effet financé toutes les manifestations qu’elle a organisé en puisant dans les caisses de la banque centrale, sans vraiment se préoccuper de l’impact économique et financier d’un tel comportement irresponsable. A titre d’exemple, des prières pour la junte ou encore des opérations de recrutement de nouveaux soldats ont été financées par l’argent du contribuable.
Afin d’éviter que le pays ne sombre dans la ruine, sachant que l’instabilité politique récurrente qui règne en Guinée depuis l’indépendance en 1958 n’est pas favorable au capitalisme, le Général a décidé de prendre cette mesure draconienne qui a été bien accueillie par la société civile et par l’opposition. L’objectif est ainsi de ne pas hypothéquer un éventuel rebond économique du pays, qui semble déjà incertain. Au préalable, encore faudra-t-il que la crise politique cesse. Restera alors au nouveau gouvernement à tenter de réduire la dette publique du Trésor face à la banque centrale, dette estimée à près 5000 milliards de francs guinéens.