Cette semaine, l’Espagne a continué à inquiéter les investisseurs. La demande d’aide globale n’est toujours pas d’actualité alors que les aides publiques injectées dans les banques devraient augmenter le chiffre du déficit à 7.4% en 2013, sachant que le pays s’avère déjà dans l’incapacité d’atteindre son objectif de déficit de 6.3% du PIB en 2012. En Espagne, les régions aussi font pression sur le gouvernement pour demander l’aide de l’UE. Les marchés inquiets attendent à présent la réunion de l’Eurogroupe. Prévue le 8 octobre, elle devrait mettre un terme aux doutes portant sur la situation espagnole. Dans un contexte de contestations sociales qui s’accentuent, le Portugal a publié son programme budgétaire de 2013 et à l’instar des projets espagnols, les siens aussi sont marqués par l’austérité.
Heureusement, la Commission Européenne a rassuré lundi en déclarant être prête à recevoir la demande d’aide de Madrid, si toutefois celle-ci est formulée. Chose positive, les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie ont poursuivi leur baisse cette semaine sur le marché obligataire et les propos tenus par Mario Draghi lors de sa conférence de presse, jeudi, ont apaisé les inquiétudes des investisseurs. Le président de la BCE a rappelé que l’euro était irréversible et il n’a pas manqué de souligner les efforts fournis par les pays en difficulté. Avec des taux directeurs inchangés, des taux d’inflation attendus supérieurs à 2% jusqu’à fin 2012 et son OMT ou programme de rachat de titres de dettes des pays de la zone euro, la BCE a rassuré les marchés sur l’avenir de la zone euro.
Ainsi, comme cette semaine le ralentissement économique global s’est confirmé avec la publication d’un indice PMI manufacturier chinois sous la barre des 50, les marchés ont pour quelques jours oublié que la crise de la dette fragilise l’Europe. Les craintes des investisseurs face au ralentissement économique se sont ressenties sur le cours des devises.
Outre-Atlantique, les investisseurs ont spéculé sur les signes de faiblesse du marché américain. Seulement, les bons chiffres américains de l’emploi et de l’industrie ont porté les estimations sur un retour à la croissance fin 2013.
Analyse technique
EURUSD: L’euro a gagné du terrain face au dollar avec une progression de 1.51% sur l’ensemble de la semaine. La paire a suivi une tendance haussière tous les jours sauf mercredi traduisant à la fois la crainte des retombées sociales du budget 2013 annoncé par le Portugal et l’impact des propos de Mario Draghi qui a affirmé que l’Espagne ne demanderait pas l’aide de ses voisins. Les cours ont fluctué entre un plus bas lundi à 1.2804 et un plus haut vendredi à 1.3072. Les chiffres encourageants de l’industrie et de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas suffi à contrer les effets rassurants des propos tenus par le président de la BCE sur un avenir de la zone euro certes difficile, mais loin d’être en péril.
USDJPY: Cette semaine, la paire a progressé de 1% avec des cours compris entre 77.7850 et 78.8650. La paire qui a commencé la semaine avec sa plus faible valeur a été portée à son plus haut vendredi après que la BoJ ait annoncé qu’elle maintiendrait son principal taux directeur inchangé. Elle a notamment réaffirmé sa volonté de racheter des titres et injecter des liquidités dans le circuit interbancaire. Jeudi, le yen a chuté face à l’ensemble de ses contreparties traduisant un appétit des investisseurs pour le risque et leur désintérêt pour la devise nippone, valeur refuge en temps de crise.
AUDUSD: La devise australienne a reculé face aux autres devises, conséquence directe de l’intervention de la banque centrale australienne qui a abaissé ses taux directeurs à 3.25% mardi.Ainsi, face au dollar, son cours a chuté de 1.58% sur l’ensemble de la semaine, fluctuant entre un plus haut à 1.0403 lundi et un plus bas à 1.0182 jeudi.