Dans la foulée de la prise de contrôle controversée de Cadbury par l’américain Kraft, le gouvernement britannique a demandé en juin 2011 au professeur de la London School of Economics, John Kay, de répondre à la question cruciale de savoir si les marchés d’actions fonctionnent de façon optimale au Royaume-Uni. Dans un pré-rapport présenté il y a peu, il semble évident que la réponse est non.
Dénonciation de la tyrannie des résultats trimestriels qui favorisent un court-termisme contre-productif, échec de l’alignement des bonus des dirigeants avec la performance des entreprises, intérêt d’offrir des droits de vote plus importants aux investisseurs de long terme, mais aussi remise en cause du trading à haute fréquence sont quelques unes des thématiques abordées par le rapport Kay dont une version définitive doit être remise cet été au ministre du Commerce britannique.
Déjà, pointe, selon de nombreux spécialistes, la future interdiction du trading à haute fréquence qui est considéré avoir causé le Flash Crash de 2010 qui a fait perdre plusieurs centaines de points en quelques minutes à l’indice Dow Jones.
Prenant de plus en plus d’importance dans les échanges, jusqu’à représenter par exemple plus de la moitié des trades au London Stock Exchange, le trading à haute fréquence a certainement autant de partisans que de détracteurs.
Ses partisans font notamment valoir qu’il augmente considérablement la liquidité et, donc, réduit la volatilité des prix. A l’inverse, ses détracteurs restent très sceptiques sur son efficacité et doutent qu’il améliore réellement sensiblement la liquidité. Le pré-rapport Kay fait surtout l’écho de nombreux doutes concernant cette forme de trading et son impact sur les marchés financiers. Ainsi, en dépit d’une enquête de la SEC dans la foulée du Flash Crash de 2010, le rôle précis du trading à haute fréquence dans cet évènement fait encore l’objet de polémiques, commente John Kay dans son rapport.
Bien que l’impact de cette forme de trading ne soit pas bien définie, Kay, comme d’autres militent pour son encadrement. Parmi les pistes évoquées, avant d’aboutir à une éventuelle supression pure et simple, la nécessité que les ordres soient placés pour une période de temps minimale préalablement définie. L’objectif est ainsi d’éviter une trop forte spéculation et les effets d’entrainement qui ont abouti à ce mini-krack de Wall Street en mai 2010.
D’ici à l’été, des propositions plus concrètes seront formulées, notamment au sujet du trading à haute fréquence.