A peine les grands établissements financiers de Wall Street ont annoncé leurs bénéfices pour le troisième trimestre que la Réserve Fédérale part à la charge. Fin septembre, le sommet du G20 de Pittsburgh avait abordé la question des bonus, même si Washington s’était montré prudent en la matière. Le libéralisme américain ne tolère guère que la récompense de la réussite individuelle puisse être encadrée par une réglementation trop stricte.
Selon le blog de Georges Ugeux, affilié au site internet du quotidien « Le Monde », pour l’année 2009, les bonus des traders de Wall Street sont estimés à 140 000 000 000 dollars.
Face à ce qui est considéré de plus en plus comme des dérives, la banque centrale américaine a appelé hier dans un communiqué les établissements de Wall Street à revoir leur politique de bonus afin de ne pas saper leur « sécurité » et leur « santé » financière. La Fed a notamment proposé que soit mise en place dans plusieurs semaine une directive en matière de rémunérations des traders et des cadres des banques. D’ici à ce que cette directive soit mise en place, la banque centrale appelle les banques à prendre leurs responsabilités en revoyant immédiatement « leur dispositif de bonus et de primes de manière à faire en sorte qu’il n’encourage pas une prise de risque excessif ».
La Fed s’engage ainsi à surveiller de près le système bancaire et à, éventuellement, sévir en cas de besoin. Cette nouvelle position de la banque centrale américaine s’inscrit dans les engagements pris par les Etats-Unis auprès du Conseil pour la stabilité financière qui a été mis en place lors du sommet du G20.