Les éléments Forex clés
• Les investisseurs parient sur l’intervention de la Banque Centrale Européenne
• Vers plus de supervision institutionnelle des banques commerciales
• Le Premier ministre grec en tournée européenne
L’optimisme concernant une intervention en septembre des banques centrales soutenait la semaine dernière l’euro, alors que les différentes places boursières enregistraient les plus bas volumes depuis le début de l’année.
Les cambistes anticipent une intervention de la BCE qui pourrait envisager de fixer des seuils de taux d’intérêt pour les obligations souveraines de pays en difficulté, n’achetant ces obligations que si elles sont assorties d’un taux dépassant un certain seuil de prime sur le rendement du Bund allemand équivalent.
De son coté, le billet vert était soutenu par la publication en fin de semaine d’une série d’indicateurs encourageants aux Etats-Unis, qui ont atténué les attentes d’un nouvel assouplissement monétaire de la Réserve Fédérale américaine.
La paire EURUSD, après avoir terminé en baisse vendredi à la clôture des places européennes (-0.51% à 1.2293), remontait durant le weekend et à l’ouverture des places asiatiques cette nuit, bien soutenue par les propos de Mario Monti qui affirmait ce dimanche voir la fin de la crise en Italie “se profiler d’une certaine manière“. La monnaie unique devrait continuer à s’échanger au-dessus de 1.235 dollar dans la journée, en l’absence d’indicateurs importants attendus ce jour.
Face à ces deux devises, le yen connaissait lui aussi des mouvements erratiques cette fin de semaine, touchant un plus haut de plus de 15 jours face à l’euro à 98.35 vendredi peu avant de s’écrouler de 0.58% quelques heures après.
La tendance sur l’EURJPY reste très fluctuante et la paire devrait osciller entre 98 et 98.25 yens pour un euro.
La Commission Européenne s’attaque aux réformes structurelles dont l’Europe à bien besoin. Elle proposera le mois prochain de confier à la Banque Centrale Européenne la supervision de toutes les grandes banques de la zone euro. Concrètement, ce texte, qui doit être rendu public le 11 septembre, prévoit que les autorités de régulation financière soient en charge de la surveillance des opérations au jour le jour, la BCE n’intervenant que là où elle voit des “risques dangereux“. Cette supervision bancaire est un préalable à l’autorisation donnée aux fonds de secours de la zone euro d’injecter directement de l’argent dans les banques, sans prêter à un gouvernement d’abord.
En parallèle de ces réformes, cette semaine s’annonce décisive pour la Grèce. Antonis Samaras s’apprête en effet à rencontrer tour à tour les principaux dirigeants européens afin de leur exposer en tête à tête la situation de son pays et, selon certains, de leur demander un délai pour mettre sur pied les réformes exigées par la troïka en contrepartie d’un second plan d’aide international de 130 milliards d’euros. De fait, ce plan comporte une clause prévoyant un rallongement des délais s’il s’avère que la récession qui frappe le pays est plus profonde que prévu.
Le Président de l’Eurogroupe, que le Premier ministre Grec doit rencontrer jeudi, affirmait qu’une sortie du pays de la zone euro était exclue “à moins que la Grèce ne bafoue tous ses engagements et ne respecte aucun accord“. Jean Claude Juncker estime ainsi que, pour l’heure, repousser les échéances n’est pas une obligation urgente et qu’une telle éventualité dépendra des conclusions de la mission conjointe du FMI, de la BCE et de la Commission européenne.
Cette volonté de garder la Grèce dans la zone euro est sans doute le principal atout d’Antonis Samaras. Ce dernier pourra compter sur l’appui de Günther Öttinger, commissaire européen à l’énergie, lors de sa rencontre avec la chancelière allemande. M.Öttinger affirmait ainsi que si l’Europe n’était “pas capables de conserver dans la zone euro un pays ne représentant que trois pour cent de la dette totale de l’Europe, personne ne nous fera confiance pour régler les problèmes majeurs“.