Les éléments Forex clés
• Un vent de panique souffle sur l’Espagne et la Grèce
• Moody’s abaisse la perspective de l’Allemagne
• Les OAT 10 ans Espagnols à 7.5% tandis que la France emprunte à taux négatifs
Le yen s’affichait hier à son plus haut niveau historique face à l’euro depuis 12 ans, ou plus exactement, depuis la mise en circulation physique de la monnaie unique. Introduit en 2000 à la parité d’un euro pour 84 yens, la devise européenne avait vite grimpé. Elle s’affiche désormais plus proche que jamais de son plancher historique à 94.35 yens.
Les incertitudes sur l’Espagne continuaient hier d’affoler les marchés et conduisaient les places boursières majeures à la chute ; si bien que Milan et Madrid interdisaient la vente à découvert d’actions. Cette mesure permettait aux bourses européennes de se reprendre après avoir chuté de plus de 5% en cours de séance pour certaines.
Il est assez rare de voir les autorités intervenir sur les marchés financiers, ces derniers étant plutôt considérés comme l’un des derniers bastions de l’ultra-libéralisme. Toutefois, dans ce contexte d’incertitude, les marchés ne savent plus à quoi se raccrocher et leur fonctionnement relève davantage de mouvements de panique que d’échanges réfléchis.
La chute de l’euro était ainsi inévitable, la monnaie unique atteignait alors 1.2075 dollar à la mi-journée avant de profiter légèrement de l’indice manufacturier chinois, dont la contraction se révélait être moins importante que prévue. Cette –relative- bonne nouvelle ne devrait toutefois pas faire le poids bien longtemps face à la perspective de voir de nouvelles régions demander l’aide du gouvernement espagnol.
La situation des pays de la périphérie de l’Europe commence à affecter l’Allemagne, puisque l’agence de notation Moody’s a abaissé sa perspective de “stable” à “négative” pour le pays. L’agence de notation mentionne aussi la probabilité accrue de voir la Grèce abandonner l’euro ce qui “déclencherait une série de chocs dans le secteur financier que les responsables politiques ne pourront qu’amortir à un coût très élevé“.
Suite à ces déclarations, les taux d’emprunts espagnols atteignaient des sommets historiques (7.46% pour les OAT 5 ans et 7.52% pour les obligations à 10 ans). Ces taux, considérés comme insoutenables, pourraient contraindre Madrid à demander le déblocage de l’enveloppe de secours voté par l’Eurogroupe vendredi dernier.
La probabilité accrue de voir la Grèce sortir de l’euro conjuguée à une nouvelle aide à l’Espagne pourrait conduire Moody’s a réviser sa position sur la notation triple A de la France. Cette dernière ne serait alors plus considérée comme sans risque dans les portefeuilles des fonds d’investissement et ne pourrait plus bénéficier des taux négatifs à court terme, comme les 7 milliards d’euros levé hier à -0.02% sur 3 mois.