– L’appétit au risque en baisse sur le marché des changes
– S&P maintient comme prévu le AA+ français
– Taux français en repli sur le marché obligataire
Le week-end a été particulièrement chargé au niveau électoral avec des élections en Grèce, en France et même en Serbie. Les investisseurs ont évidemment tourné les yeux massivement sur le résultat de l’élection présidentielle en France qui a donné pour vainqueur le socialiste François Hollande, consacrant ainsi une alternance au plus haut du pouvoir pour la première fois depuis 1988, date de l’élection du dernier président socialiste.
L’impact de cette élection est difficile à apprécier autant sur le marché des changes que sur le marché boursier car elle intervient au même moment que les législatives en Grèce qui ont consacré l’effondrement des deux partis au pouvoir, au profit de partis anti-européens et même d’un parti néo-nazi, ce qui complique la tâche dans le pays hellénique.
Une chose est sûre, la Bourse d’Athènes affiche ce matin une dégringolade de plus de 8%, et les autres bourses européennes sont moroses, à l’instar de Francfort et de Milan. L’Asie n’avait pas fait mieux puisque l’un des principaux indices du continent, l’indice de la Bourse de Hong Kong, a fini en chute de 2.61%.
Le risque politique a donc des répercussions relativement conséquentes sur l’évolution des actifs financiers. Sur le forex, l’aversion au risque domine ce matin. L’euro a ainsi atteint son plus bas niveau depuis le 25 janvier dernier, à 1.2955 face au dollar et chutait de 0.7% à 103.75 face au yen. L’inquiétude est palpable sur le marché des changes mais après une telle chute de l’euro, nombreux sont les observateurs qui parient sur un rebond technique, avant un nouveau repositionnement à la baisse. Pour l’instant, les investisseurs devront prendre en considération deux supports majeurs sur l’eurodollar, à 1.2950 et surtout à 1.28709.
Les autres monnaies n’ont pas été épargnées par ce mouvement de repli sur les valeurs refuge, puisque les devises matières premières océaniques, le dollar australien et le dollar néo-zélandais, ont chuté respectivement à un plus bas depuis le 29 décembre dernier et depuis le 13 janvier dernier face au dollar américain. Dans un premier temps, le dollar australien s’était ressaisi grâce à de bons indicateurs nationaux mais cela n’a pas duré en raison du contexte international.
Les observateurs soulignent toutefois que le retour de l’aversion au risque est surtout le fruit du résultat des législatives en Grèce. Pour preuve, le taux d’emprunt à 10 ans de la France, sur le marché obligataire, a débuté la journée en baisse avant de se stabiliser autour de 2.798%, sans être réellement affecté par la victoire du candidat socialiste. Au demeurant, S&P a confirmé le maintien de la note souveraine de la France.
L’après-midi sera plutôt calme en termes macro-économiques mais les cambistes devront toujours compter avec le risque politique, surtout en Grèce, qui continuera d’influencer sur les cours.