Ben Bernanke ayant clairement exclu hier un changement de calendrier concernant la politique monétaire des Etats-Unis, le marché des changes a donc renoué avec sa tendance de fond : le dollar américain continue de s’inscrire en nette baisse face aux principales devises, notamment la monnaie unique européenne. L’euro n’a pas été pénalisé aujourd’hui par les inquiétudes grandissantes concernant la santé économique du Portugal mais surtout de la Grèce qui a été mise sous surveillance par l’agence de notation Standard & Poor’s. Les investisseurs surveilleront toutefois avec beaucoup d’attention aujourd’hui la publication de la production industrielle allemande.
Le yen continue également de se renforcer face au billet vert, profitant des répercussions de l’adoption d’un vaste plan de relance par les autorités nippones hier. Ce plan, estimé à plus de 184 milliards d’euros, a pour objectif principal de combattre l’inflation qui menace la santé économique de l’archipel japonais.
Les devises exotiques continuent également leur hausse sur le marché des changes. A remarquer aujourd’hui la bonne performance du shekel qui a ouvert en nette progression, accusant une hausse de 0,3% face au dollar et de 0,12% face à l’euro.
Les devises dites « matières premières » ne sont pas en reste également puisqu’elles renouent avec un cycle haussier. Seul bémol, le dollar canadien semble être arrivé à un seuil au-delà duquel il n’attire plus les cambistes. Depuis plus d’un mois, le dollar canadien évolue entre 1,0450 et 1,0750 cents pour un dollar américain, fourchette étroite dont il ne parvient pas à s’extraire. Les bonnes nouvelles sur le front économique, notamment la progression de l’emploi, n’ont pas suffi à soutenir la devise canadienne ces derniers jours. Les analystes pointent du doigt l’attitude des autorités canadiennes qui menacent d’intervenir afin de freiner l’appréciation de la devise et surtout l’étroite inclusion économique des deux géants nord-américains pour expliquer la stagnation du dollar canadien. L’annonce du taux directeur de la banque du Canada aujourd’hui ne devrait pas changer la donne.
Enfin, la confusion continue de régner en Roumanie après le résultat contesté des élections présidentielles ce qui se répercute sur le cours de la monnaie roumaine. Le nouveau lei, déjà pénalisé par la situation économique dramatique du pays, poursuit sa baisse ces derniers jours, son cours passant en dessous des performances d’autres devises de la région comme le zloty ou encore le florint. Depuis le mois de janvier, la monnaie roumaine a perdu plus de 4,7% face à l’euro.
Pour conclure, le parlement koweïtien a approuvé hier le traité sur l’union monétaire du Conseil de coopération du Golfe qui prévoit le lancement d’une monnaie unique dans la région. Ce lancement, initialement prévu pour l’année prochaine, a subi de nombreux retards. Certains observateurs soulignent qu’un tel projet n’a des chances de voir le jour que d’ici à dix ans.