Les grandes messes internationales qui se sont succédées depuis quelques mois furent l’occasion pour les responsables américains de réitérer leurs appels à un dollar fort. L’impact de tels propos est difficilement mesurables sur le marché des changes. Toutefois, ils permettent de montrer aux investisseurs le soutien constant de Washington au billet vert. Le G20 fut de nouveau l’occasion pour l’administration Obama de faire de nouveaux appels du pied dans cette direction. En effet, même si le taux de change du dollar n’était pas officiellement au menu des discussions, il était toutefois dans toutes les bouches. Ainsi, Tim Geithner, immédiatement suivi par un haut fonctionnaire de la banque centrale chinois, s’est évertué à rappeler l’engagement des Etats-Unis à posséder un dollar fort et stable, garant de la reprise économique mondiale.
De tels propos ont soutenu le billet vert dans un contexte d’accentuation des craintes des investisseurs, les portant à se réfugier sur le yen et le billet vert. En définitive, cette dernière journée fut plutôt mauvaise pour la monnaie unique européenne. En effet, les mauvais indicateurs macroéconomiques se sont succédés. D’abord, il fut question d’une baisse surprise de 2,4% des commandes de biens durables outre-Atlantique au mois d’août, puis d’une quasi stagnation du crédit au secteur privé en août dans la zone euro. En effet, le crédit n’a augmenté que de 0,1% sur un an, contre 0,7% en juillet, un niveau inédit depuis le lancement de la monnaie unique européenne. Ces chiffres font craindre une raréfaction du crédit dans la zone euro qui pourrait porter atteinte à la reprise. A n’en pas douter, la Banque Centrale Européenne devrait intervenir dans les plus brefs délais afin de mettre un peu d’huile dans les rotatives.
Enfin, la livre sterling accumule encore les mauvaises performances sur le marché des changes. Des supputations selon lesquelles la Banque d’Angleterre serait ravie de voir baisser encore un peu plus la devise britannique, afin notamment de faire diminuer le poids de la dette, ont poussé les investisseurs à vendre des livres sterling. Depuis hier, la monnaie britannique bat des records de faiblesse, depuis le 1er avril dernier face à l’euro, depuis juin dernier face au dollar et depuis 13 ans contre le dollar néo-zélandais. Mieux encore, la livre sterling a atteint un plus bas depuis 25 ans face au dollar australien.