Les investisseurs du marché des changes ont profité opportunément du rebond des principaux indices boursiers pour se repositionner sur les valeurs jugées à risque.
La monnaie unique européenne a été la principale bénéficiaire de ce mouvement qui a un peu pris aux dépourvus, l’euro gagnant plus de 3.2% sur la semaine. En effet, l’euro, en ce vendredi, continue toujours son renforcement face au yen et au dollar alors que de nombreux analystes n’envisageaient pas un rebond durable.
L’euro fut soutenu par l’accumulation de bonnes nouvelles économiques provenant de Chine, ouvrant la porte à une éclaircie économique mondiale. La Chine, qui fait l’objet de fortes pressions de Washington en raison du taux de change du yuan, a battu de nouveaux records, avec une hausse de la production industrielle de 13.9% et surtout un bond des ventes au détail de 18.4%.
L’euro affiche des gains importants enfin en raison de la décision de la Banque du Japon d’intervenir pour la première depuis 2004 sur le marché des changes afin d’infléchir le cours du yen. Cette décision a pris de court les cambistes mais nombreux s’interrogent sur l’intérêt d’une telle intervention, sachant que l’intervention de 2004, qui n’était pas coordonnée, fut un échec. Il est probable que le Japon décide de prendre de nouvelles mesures d’assouplissement en octobre prochain afin de pérenniser l’affaiblissement du yen. Cette décision fut peu commentée par les pays étrangers, à l’exception de l’UE qui a critiqué l’unilatéralisme de l’intervention.
La décision du Japon a eu des effets collatéraux, notamment sur le cable qui a beaucoup augmenté cette semaine. De bons indicateurs britanniques ont évidemment aidé mais les brokers soulignent que cette hausse est surtout due à l’intervention de la BoJ, la pression étant très forte sur la paire USD/JPY, de plus en plus de cambistes ont décidé d’acheter des livres sterling à la place de yens.
Bien que l’appétit au risque ait repris, les devises exotiques ont évolué en ordre dispersé. Le NZD a notamment beaucoup reculé en raison d’indicateurs décevants et du statu quo monétaire décidé par la banque centrale.
Enfin, la chute du billet vert a eu des conséquences sur les métaux précieux, l’once d’or battant à trois reprises cette semaine des records historiques.