Outre la livre sterling qui a poursuivi sa chute ce matin sur le marché des changes, en tombant à 1,1390 euro, le dollar canadien connaît également des jours difficiles.
La situation politique au Canada n’est certainement pas pour rassurer les investisseurs sur la capacité de décision des autorités. Empêtré dans des crises politiques récurrentes, dont le dernier épisode en date est la suspension de la session parlementaire sur demande du premier ministre Stephen Harper afin de désamorcer les tentatives de l’opposition pour renverser le gouvernement, le Canada s’enfonce progressivement dans la crise économique.
Pour la première fois, les autorités canadiennes ont reconnu que le pays est entré en récession, ce qui explique d’ailleurs la décision ferme prise hier par la Banque centrale. En effet, la Banque du Canada a décidé de frapper fort en réduisant son taux directeur de trois quarts de point, l’établissant à 1,5%, soit son niveau le plus depuis un demi siècle.
Alors qu’il y a à peine quelques mois, le taux de la banque centrale du Canada était encore à 4,25% et que le dollar canadien était l’une des devises phares du marché des changes, depuis la rentrée de septembre, la situation s’est totalement inversée. Le dollar canadien a perdu en quelques mois son statut de monnaie à hauts rendements et de monnaie matières premières. Sous l’effet notamment de la chute du cours des matières premières, dont le pétrole en tête, le dollar canadien a cédé près de 25% de sa valeur depuis ses points hauts de l’année face au billet vert.
L’électrochoc de la banque centrale hier a évidemment pesé sur le dollar canadien qui a chuté à 0,7645 dollar américain, soit l’un de ses plus bas niveaux depuis janvier dernier.