Un jour le dollar. Le lendemain l’euro. En fait, la semaine qui vient de s’écouler sur le marché des changes fut un va-et-viens successif entre le dollar et la monnaie unique européenne, les deux devises se disputant la première place. Au final, ce fut le dollar qui a gagné.
En effet, bien qu’il est attaqué de tous les côtés, la dernière diatribe en date venant de l’investisseur et milliardaire américain George Soros, le dollar résiste avec brio sur le marché des changes. Il faut reconnaître qu’il est aidé par la situation économique internationale. En effet, en début de semaine, une fois l’euphorie du G20 passée, l’aversion pour le risque a connu un sursaut sur le marché des devises, favorisant un retour du dollar et du yen au premier plan.
Les jours passants, l’optimisme a cependant commencé à gagner les investisseurs du marché des changes. En effet, bien que cette semaine fut totalement dépourvue d’indicateurs importants, un regard rétrospectif sur les dernières semaines laissent entrevoir un baisse d’intensité de la crise économique, d’une part aux Etats-Unis et d’autre part au Royaume Uni, d’où notamment la décision de la Banque d’Angleterre de laisser ses taux inchangés à 0,5% jeudi.
En fait, les cambistes sont optimistes quant à une reprise plus tôt que prévu outre atlantique. Ils s’appuient notamment sur le début de redressement de l’indice ISM, l’amélioration des commandes à l’industrie et une relative stabilisation du marché immobilier. Ces signes sont largement interprétés par les acteurs du marché des changes comme des signes de reprise. Ainsi, certains analystes osent même s’aventurer à prévoir le dépassement d’un important seuil de résistance par le dollar dans les prochaines semaines, ce qui constituerait un fort signal d’achat pour les investisseurs.
En fin de semaine, le dollar a été conforté face à la monnaie unique européenne grâce à l’annonce de résultats étonnamment bons par la banque californienne Wells Fargo, qui est établie à San Francisco. La banque a ouvert avec bonne humeur le bal des résultats du premier trimestre en annonçant un bénéfice net de près de 3 milliards de dollars grâce à des performances supérieures à ses attentes de sa filiale Wachovia et 100 milliards de dollars de nouveaux contrats hypothécaires. L’optimisme fut contagieux et a permis aux titres des principales banques américaines de s’inscrire en forte hausse jeudi.
Toutefois, l’optimisme n’est pas vraiment de mise pour la zone euro où les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler, faisant craindre une détérioration de la situation économique en Europe. La récente dégradation de la note de la dette souveraine de l’Irlande par l’agence de notation financière Fitch, bien qu’elle ait eu peu d’impact immédiat sur le taux de change de l’euro, a cependant contribué à une atmosphère plutôt morose de ce côté ci de l’Atlantique.