Le florin hongrois, qui a connu un plus bas il y a un peu moins d’une semaine face à la monnaie unique européenne vient encore de chuter aujourd’hui sur le marché des changes, sur fond d’amplifications des craintes pesant sur l’économie de la Hongrie dans ce contexte de crise financière aggravé. Cette chute du florin hongrois s’inscrit également dans un mouvement plus important, qui est celui de la chute généralisée des devises émergentes depuis la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre. Cette tendance s’est accrue ces derniers jours, sur fond de retour de l’aversion pour le risque. Ainsi, la livre turque a renoué face au dollar à des niveaux atteints au mois d’octobre 2006 tandis que le peso mexicain et le rand sud-africain ont aussi accusé une baisse plus accentuée que les autres jours sur le marché des changes. Dans cette période, le livre de Georges Soros se prête encore plus à la lecture.
En effet, l’euphorie passée, les marchés ont dû affronter de plein fouet la publication de chiffres très mauvais concernant la zone euro et les Etats-Unis, chiffres qui semblent confirmer une récession de part et d’autre de l’Atlantique. Pour l’instant, le dollar, qui profite de son statut de valeur refuge, n’en a pas été réellement pénalisé face aux autres devises. Toutefois, la série d’indicateurs et de résultats d’entreprise attendus aujourd’hui pourraient jouer en sa défaveur. A l’inverse, dans ce contexte, le yen, valeur refuge par excellence, tire évidemment son épingle du jeu, suivi de près par la livre sterling qui profite toujours des retombées positives du plan mis en œuvre par le travailliste Gordon Brown.