Le huard canadien a opéré un bond substantiel hier sur le marché des changes lors de la séance américaine. En effet, le dollar canadien, qui a ouvert en hausse les échanges, a franchi la parité suite aux déclarations de la banque centrale canadienne.
Cette dernière a confié hier qu’elle envisage de relever ses taux d’ici à quelques semaines, probablement d’ici à juin. Cette annonce a évidemment beaucoup influé sur le cours du huard qui s’affiche toutefois en hausse depuis le début de l’année sur le marché des changes en raison de la bonne santé de l’économie canadienne par rapport à sa voisine du sud. L’économie canadienne reprend plus rapidement que l’économie des Etats-Unis, surtout portée par l’essor du marché des matières premières.
Cette hausse des taux aura pour conséquence directe d’accentuer le différentiel de taux entre les Etats-Unis et le Canada, ce qui devrait accentuer l’appétit pour le dollar canadien sur le marché des devises. Pour l’instant, le loyer de l’argent se situe à 0,25% au Canada contre 0% aux Etats-Unis (la marge officielle de fluctuation autorisée par la Fed est comprise entre 0 et 0,25%).
La perspective d’un relèvement des taux d’intérêt canadiens devrait donc considérablement influé dans les prochaines semaines sur l’évolution du huard sur le marché des changes.
Enfin, alors que les échanges européens viennent à peine d’ouvrir, la monnaie unique européenne s’affiche toujours assez moribonde, n’ayant profité que provisoirement hier de la publication du ZEW allemand. Les inquiétudes sont toujours grandissantes concernant la Grèce. Aujourd’hui, une réunion présentée comme décisive par les analystes entre les responsables de l’UE, du FMI et de la BCE à Athènes doit avoir lieu.
Par ailleurs, hier, notre rédaction a relayé une information communiquée par le WSJ. Selon le journal, le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber, aurait estimé les besoins de financement de la Grèce pour éviter la faillite à 80 milliards d’euros, soit presque le double de la somme accordée récemment par les pays de l’UE. Suite à cette annonce, le principal intéressé a déclaré en marge d’une manifestation à Mannheim que «ces chiffres ne viennent pas de moi ». Il a précisé qu’il n’avait fait qu’évoquer des chiffres qui avaient été relayés précédemment dans la presse puis démentis par Athènes. Il a ajouté enfin que le montant avancé par la presse n’est pas «un montant plausible ». Pour autant, ces propos ne devraient pas rassurer les investisseurs.