Suisse, Israël, Chine, une nouvelle crise se profile qui pourrait brider la croissance, à peine remise de la crise des subprimes.
Dans une interview accordée il y a quelques semaines au NZZ am Sonntag, le directeur de la FINMA(Autorité Fédérale de surveillance des Marchés financiers en Suisse), Patrick Raaflaub, mettait en garde ses concitoyens contre la formation d’une nouvelle bulle immobilière, permise par des taux d’intérêts extrêmement bas.
Un scénario similaire a lieu un peu partout dans le monde, notamment en Chine et en Israël où les autorités ont déjà pris des mesures afin de lutter contre cette bulle. Cependant, comme le soulignait le directeur de la FINMA, il s’avère très difficile de prendre les mesures adéquates et notamment de freiner les banques dans l’octroi de crédits hypothécaires.
Cependant, c’est bien la voix qui a été prise par Israël et la Chine, deux pays confrontés à une bulle immobilière inquiétante. Le Contrôleur des Banques israéliens, Rony Hizkiahou, a ainsi publié il y a quelques semaines une directive ordonnant aux banques du pays de limiter leurs prêts hypothécaires à 60% de la valeur du bien immobilier (contre 85% auparavant).
Un contrôle similaire a été mis en place en Chine par la banque centrale depuis le début de l’année, avec quelques effets positifs. Cependant, la bulle immobilière reste encore préoccupante dans les grandes villes chinoises c’est pourquoi la Commission de régulation bancaire a mis en œuvre des stress tests sur les banques du pays en cas de chute de 60% des prix de l’immobilier dans le pays. Les résultats sont attendus le 13 août prochain.
Le réel risque systémique vient de la Chine. L’éclatement de cette bulle immobilière pourrait avoir des effets dévastateurs sur la croissance et la cohésion sociale dans le pays, bridant par effet de ricochet, la fragile croissance économique mondiale.
Il y a à peine un ou deux mois, les médias braquaient leurs projecteurs sur la dette souveraine des Etats. Tous les experts, ou presque, s’attendaient à une crise partant du marché obligataire. Jusqu’à présent, cette crise a été évitée et, apparemment, les marchés se sont plutôt rapidement accoutumés à la détérioration des finances publiques des Etats occidentaux.
En sera-t-il de même en cas d’éclatement d’une bulle immobilière en Chine ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, les effets sur la croissance pourraient être très nets.
A l’heure actuelle, en cette période de reprise de l’activité économique un peu partout dans le monde, trois défis se présentent : la réduction des déficits publics, le contrôle de l’inflation dans les pays émergents et surtout la gestion habile et délicate de l’accroissement des prix de l’immobilier.
Le premier défi semble désormais sous contrôle. Le second demeure un réel problème pour de nombreux pays, comme l’Inde, tandis que le dernier est encore mal contrôlé par les autorités.
Pour autant, l’optimisme est encore de mise sur les marchés en cette période estivale. A juste titre certainement.